samedi 28 juin 2025

Trump et les budgets de défense

 

La réunion de l’OTAN s’est conclue sur une exigence formulée par Donald Trump pour que les partenaires de cette organisation relèvent leur budget de défense au niveau de 5% de leur PIB.   Les Européens dans leur ensemble et dans leur grande naïveté ont naturellement acquiescé, sans comprendre que le but des États Unis est avant tout de s’ouvrir de nouveaux marchés pour leur vente d’armements, leurs F35 en particulier, qu’ils savent facilement imposer !

 

Faut-il augmenter ces budgets ? Probablement et pour deux raisons. D’abord le désengagement voulu par les Américains qui jusqu’ici ont assuré une grande partie de l’effort de défense en Europe. Ensuite car il ne faut pas négliger la menace potentielle que représentera plus tard la Russie avec ses nouveaux armements et quand elle se sortira du bourbier actuel ukrainien.

 

Mais la question est : de quels moyens les pays européens ont-ils besoin ? Les réponses sont très variables. D’abord parce qu'ils n’ont pas la même exposition aux menaces russes. Il est clair que les pays de l’est sont beaucoup plus concernés que leurs partenaires de l’ouest, et que par conséquence leurs besoins sont fatalement différents. 

 

La création d’une défense commune européenne, dont tout le monde parle, n’a donc pas de sens, sans une transformation profonde de l’Europe dans laquelle l’intérêt commun aura priorité sur les intérêts individuels des pays, ce qui est loin d’être le cas aujourd’hui. Si nous n’avançons pas vers une fédéralisation des pays européens, malgré tous les discours et les bonnes intentions, une défense commune vraiment contraignante et efficace n’a aucune chance de voir le jour !

 

La France a fait autrefois le choix d’investir dans la force de frappe qu’est la dissuasion. On justifiait alors ce choix pour des raisons certes d’efficacité, mais aussi d’économie car on minimisait ainsi le coût d'investissement dans nos moyens conventionnels. Notre problématique aujourd’hui n’est donc absolument pas la même que celle de l’ensemble de nos partenaires !

 

La guerre en Ukraine nous a appris beaucoup, en particulier que des matériels très sophistiqués, comme nos plus modernes et nos plus coûteux chars d’assaut et avions de chasse, son facilement anéantis par des drones ou missiles d’un coût inférieur de plusieurs centaines de fois. Faut-il continuer à investir dans ces moyens ? Que seront les guerres dans 10 ou 20 ans ?

 

Enfin quels que soient les moyens retenus pour assurer notre défense, serons-nous capables de les produire en Europe, pour développer nos industries, ou bien allons-nous toujours continuer de nous les procurer, en ordre dispersé, aux États Unis ?

 

Voilà beaucoup de questions auxquelles il faut apporter des réponses avant de décider comment et de combien augmenter les budgets de défense en Europe ! Des drones à vingt balles aux missiles nucléaires, le choix des moyens n’a jamais été aussi vaste !

 

 

jeudi 19 juin 2025

Les Guerres Préventives.


 Vont-elles devenir un marqueur du 21 ème siècle ? L’intervention d’Israël en Iran depuis quelques jours est en tous cas le 3ème exemple de ce type de guerre en 25 ans. Beaucoup de gens comprennent cette agression violente, présentée par Netanyaou comme une légitime défense pour éradiquer la menace que représenterait pour son pays, la possession de l’arme nucléaire par le pays des Mollahs. 

 

Même si l’on en comprend les raisons, les guerres préventives sont inacceptables car elles constituent une violation du droit international et ne peuvent être aussi facilement admises, car elles sont en général motivées par de nombreuses considérations politiques, et accompagnées de mensonges sur les vraies raisons qui la justifient et sur les objectifs poursuivis.

 

 Pour Netanyaou , cette guerre a été déclenchée opportunément pour faire oublier les massacres qu’il poursuit à Gaza contre le peuple Palestinien, pour anéantir le projet de reconnaissance officielle de l’État Palestinien, que devaient présenter conjointement à l’ONU, la France et l’Arabie Saoudite, destiné à entrainer les pays qui ne se sont pas encore prononcés, et aussi pour prolonger la fuite en avant qu’il mène pour échapper personnellement, pour l’instant, aux poursuites judiciaires de son pays !

 

Il n’est pas non plus acceptable que l’on parle ouvertement d’assassiner le Chef d’État iranien, ce qui d’ailleurs ne règlerai absolument aucun problème, de même qu’il est insupportable d’entendre celui-ci constamment prétendre qu’il veut la disparition de l’État d’Israël ! Il n’y a plus malheureusement aujourd’hui de grande puissance dans le monde pour jouer les gendarmes, toutes ne défendent plus que leurs intérêts particuliers, et l’on peut craindre que le droit international soit ainsi de plus en plus bafoué. Qui va dans l’avenir, quelles instances ou quels pays, vont défendre ce droit ?

 

Les commentaires officiels sur cette guerre sont lénifiants ! On se contente la plupart du temps de dire : « Israêl a le droit de se défendre ! » Cette phrase est totalement vide de sens car tous les pays ont ce droit ! Est-ce que l’Iran, agressé cette fois par Israël, n’aurait pas le droit de se défendre ? Quand on se limite à cette phrase dans un commentaire, on excuse par avance tacitement toutes les violations du droit international.

 

Les guerres préventives sont donc toujours présentées d’une façon honorable, qui cache évidemment des intentions politiques inavouées. Ce fut le cas de l’Amérique de Georges Bush et sa justification de sa guerre en Irak au début du siècle, pour détruire les soi-disantes armes de destruction massives de Saddam Hussein. Il n’est toujours pas clair pourquoi les Américains avaient lancé cette guerre, avec des mensonges éhontés pour la justifier, car ces armes n’existaient pas ! Cette guerre s’était traduite par la mort de plusieurs milliers de soldats américains, plusieurs centaines de milliers de personnes en Irak et au Moyen Orient en général, et l’émergence de Daesh et ses actes terroristes dans le monde. Bush vit aujourd’hui une retraite paisible au Texas, après avoir été réélu, et sans que personne ne lui ait jamais demandé de rendre des comptes.

 

Autre exemple de guerre préventive, Wladimir Poutine justifie sa guerre en Ukraine comme la défense de son pays contre la menace que représentent pour celui-ci, selon lui, les occidentaux et leur OTAN. C’est évidemment difficile à admettre, car pour nous l’OTAN est une organisation de défense, et la vraie raison est qu’il voulait annexer son pays voisin comme il l’avait déjà fait avec la Crimée quelques années plus tôt. Mais l’OTAN lui a quand même donné des arguments par ses interventions agressives passées, au Kosovo en particulier, et sa politique expansionniste dans les pays de l’Est de l’Europe. Les mensonges de Poutine sont dans ce cas particulièrement remarquables avec en particulier sa théorie sur la dénazification de l’Ukraine ! Mais les leaders politiques de nos jours n’ont plus aucun complexe dans leur arrogance et leur outrecuidance !

 

Tout cela pour dire qu’il faut condamner avec fermeté ce concept de guerre préventive, qui cache toujours des intentions politiques masquées. Les problèmes peuvent être réglés par la négociation. On ne comprend pas du tout pourquoi Netanyaou a déclenché cette guerre contre l’Iran, qui va coûter très cher à son pays, au moment où Donald Trump menait des pourparlers de paix avec Téhéran avec, disait-il, de bonnes chances de parvenir à un accord. Mais on sait que très souvent Israël dicte aux États Unis la politique étrangère qu'ils doivent mener au Moyen Orient ! Pour sauver la face, Trump va-t-il obtempérer et lancer son pays dans la guerre, malgré sa volonté de paix maintes fois exprimée ?

 

samedi 14 juin 2025

Les problèmes de la France, leurs causes et leurs effets

 

Pourquoi donc nos hommes politiques Français, se focalisent toujours sur les effets beaucoup plus que sur les causes des problèmes qu’ils rencontrent ? On peut faire ce constat régulièrement quelle que soit la nature des problèmes. Au lieu de rechercher les raisons profondes et d’essayer d’agir pour les annuler, ou les tempérer, ils préfèrent en général, les demi-mesures, les interdictions, les condamnations, la fermeté de nouvelles lois… Citons quelques exemples d’actualité.

 

Le crime récent au couteau d’un ado de 14 ans, après une déjà longue série de ce type d’attentat, les amènent à se pencher sur la santé mentale de nos enfants et à rechercher des solutions pour l’améliorer. Personne ne prend la peine d’analyser ce qui dans l’évolution de notre société a conduit à cette dégradation et les raisons qui l’expliquent. Elles sont pourtant multiples et bien connues : disparition de l’autorité et de la crainte qui l’accompagnait, disparition des sanctions, permissivité, acceptation des incivilités et des manques de respect, bref, disparition des repères et de nos références morales et sociales. Et bien sûr aucune action, aucune analyse en profondeur ne peut ainsi être envisagée, car c’est sans doute trop long et trop compliqué pour nos responsables politiques ! 

 

Le gouvernement cherche des dizaines de milliards d’euros pour boucler son budget. Les causes sont évidenteses depuis longtemps : les Français vivent au-dessus de leurs moyens et ne travaillent pas assez pour créer les richesses qui doivent financer leur système de protection sociale avancée ! Quels programmes le gouvernement va-t-il entreprendre pour créer des emplois, réindustrialiser le pays et donner du travail à nos compatriotes ? Aucun probablement, car il se concentre sur de nouveaux prélèvements dans les poches de nos compatriotes, soit sous forme d’augmentation d’impôts ou soit de réduction des dépenses de l’État, ce qui revient d’ailleurs au même !!

 

Dans la lutte contre le narcotrafic, le combat est engagé contre les trafiquants porte sur un durcissement des mesures judiciaires et d’incarcération, mais la cause du développement de ce fléau qu’est la consommation de drogues n’est absolument pas traitée et les lois d’interdiction de cette consommation ne sont même pas appliquées ! Nos responsables décident un strict isolement des patrons de la drogue pour les empêcher de poursuivre leurs activités en prison. C'est méconnaitre que, comme la nature, le crime a horreur du vide, et que ces activités seront fatalement reprises par d'autres !


Il en va de même pour les retraites. Les caisses se vident compte tenu de l'évolution démographique. Il apparait évident qu'il faut travailler plus longtemps, cotiser davantage ou se contenter de retraites réduites. Mais on organise des colloques interminables pour trouver d'autres solutions. C'est curieux qu'on n'ait pas encore pensé au Père Noêl !


L'antisémitisme qui se développe actuellement en France est un fléau que l'on condamne fermement comme on doit le faire pour toutes les formes de racisme. Mais cette condamnation, si virulente soit-elle, n'a absolument  aucun effet sur ce problème d'origine ancienne et qui continue de proliférer! Y a-t-il quelqu'un qui s'interroge et voudrait agir sur les causes de cette prolifération ?

 

On pourrait citer beaucoup d’exemples. Nos hommes politiques ont l’œil rivé sur leur réélection. Les vraies solutions sont forcément la plupart du temps à long terme, et le long terme pour eux ne paie pas ! Ils font semblant d’agir pour faire croire à leur électorat que leur problème va être réglé ! Ils ne comprennent pas qu’agir sur les effets ne supprime pas les causes, et que celles-ci vont un jour se manifester de nouveau et créer les mêmes problèmes à leurs successeurs !

 

C’est un paradoxe, mais les élections sont la principale tare de notre démocratie, puisqu’elles détournent trop souvent les élus du peuple de leurs missions. Pourquoi ne pas essayer un système de mandats uniques, mais un peu plus longs, qui pourrait changer les motivations et les comportements ? On objectera la perte d’expérience qui en serait la conséquence. On peut répondre que l’on a vu où nos hommes politiques, élus marathoniens et expérimentés, ont conduit notre pays dans sa situation catastrophique d’aujourd’hui !

 

 

vendredi 13 juin 2025

Trump et les deux guerres mondiales.


Le Matamore est un faux brave, un vantard plus courageux en paroles qu’en actes, qui revendique des exploits qu’il n’a pas lui-même réalisés. Cette définition correspond assez bien à l’ineffable Président actuel des États Unis. 

Les chaines de télévision nous repassent en boucle une déclaration récente de Donald Trump, s’étonnant du fait que les célébrations du 8 Mai, ont lieu dans tous les pays sauf aux États Unis, alors que ce sont eux qui ont gagné les deux guerres mondiales (sic) ! Et d’ajouter complaisamment que sans l’intervention de son pays, les Français parleraient allemand aujourd’hui.

 Les Européens reconnaissent qu'ils seront toujours redevables envers les États Unis qui ont envoyé leurs « boys » risquer leur vie sur leur continent pour y défendre la liberté ! Ceci dit les prétentions de Trump sont fausses et il est facile de prouver que le mérite des victoires de ces deux guerres ne revient que partiellement aux États Unis, intervenus tardivement dans les deux cas.

 

D’abord la capitulation des Allemands en 1918 a fait l’objet d’un armistice signé dans un wagon de chemin de fer à Rethondes, près de Compiègne, par une délégation de ce pays au cours d’une réunion qui mit fin à la guerre 14/18. Cette réunion était présidée par le maréchal Foch, entouré du général Weygand et des amiraux britanniques Wemyss et Hope. Il n’y avait aucun représentant américain ce jour-là ! Curieux pour un pays qui vient de gagner la guerre !

 

D’autre part durant la deuxième guerre mondiale, les statistiques ont la vie dure, sur cinq soldats allemands tués, quatre l’ont été par l’armée russe, le cinquième par l'ensemble des alliés: notamment les Américains, les Canadiens, les Australiens, les Britanniques et les Français ! Un  pays peut-il revendiquer d'avoir gagné seul cette guerre ?

 

Il faudrait dire à Donald Trump de moins jouer au golf afin d’en profiter pour apprendre l’histoire de son pays. Il réaliserait ainsi que la France à permis autrefois à celui-ci de gagner, par la décisive victoire militaire de Yorktown, son indépendance dont il va célébrer l’an prochain le 250ème anniversaire !

 

Sans l’Armée du Comte de Rochambeau, la Marine de l’Amiral De Grasse et les Volontaires du Marquis de La Fayette, plus nombreux et plus professionnels dans cette bataille que les soldats américains de George Washington, Donald Trump serait probablement aujourd’hui un sujet britannique !