jeudi 17 octobre 2024

Macron et la création de l’État d’Israël

 

Nouvelle tempête politico médiatique dans un verre d’eau  à propos d’une déclaration de Macron qui prétend que l’État d’Israël fut créé suite à une décision de l’ONU. Réaction virulente de Nétanyahou, et concert unanime de protestation en France des commentateurs en support tacite de celui-ci. Ce tintamarre est incompréhensible pour beaucoup de gens !

 

Même en reprenant la thèse du premier ministre israélien, et en reconnaissant que le peuple juif était présent sur cette terre depuis des millénaires, avec d’ailleurs aussi la présence des arabes, plus nombreux et qui la revendiquaient également depuis toujours, personne ne peut contester qu’à l’approche de la fin du protectorat britannique sur la Palestine, en 1947 un vote de l’ONU ait fait un partage communautariste de ce pays en deux parties : une région pour les juifs et une pour les arabes, avec Jérusalem qui avait au départ un statut international. Et ceci même s’il est vrai que le peuple juif a dû faire ensuite la guerre contre ses voisins arabes pour établir l’existence de cet état !

 

Ce partage avait été accepté officiellement par les juifs, mais refusé par leurs voisins arabes. Sur cette base et après la fin d’une guerre qualifiée d’indépendance, le leader israélien de l’époque, Monsieur Ben Gourion, proclame en 1948 la création de l’État juif qu'il nomme Israël, dans les limites territoriales fixées par l’ONU. Il apparait donc difficile de contester ainsi l’intervention de l’ONU dans la création de cet État. 

 

Cette contestation des propos de l’Élysée est surprenante, car après tout, Israël est un état qui existe aujourd’hui et la tutelle de l’ONU est une légitimation, une reconnaissance internationale, qui permet de répondre à tous ceux qui contestent son existence, dans les pays arabes notamment, et continuent de prétendre qu’il s’agit d’une colonisation ! Et cette légitimation vaut quand même mieux que celle venant de l'appropriation d'un état par la guerre !

 

Mais on comprend que l’État d’Israël, qui a toujours contesté les résolutions de l’ONU le concernant, que ce soit pour l’arrêt des colonisations en Cisjordanie, ses interventions contre les Palestiniens, ou les demandes de cessez-le feu dans ses différentes interventions militaires dans la région, ne peut donc pas reconnaitre, par fierté ou par calcul, une paternité de l’ONU dans son existence !

 

Il faut aussi comprendre en effet que, quand la guerre présente avec les Palestiniens prendra fin, la solution de deux états dans la région, maintenant promue par toutes les grandes puissances, va revenir d’actualité. Dans les futures discussions et négociations, pour la plupart des Israéliens, la décision de l’ONU de 1947 ne peut en aucun cas être utilisée comme une référence, car il ne sera plus question pour eux d’accepter de revenir aux frontières alors décidées.

 

 

 

 

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