Cette expression triviale décrit bien l’état d’esprit actuel de nos compatriotes et c’est l’impression que les étrangers, qui regardent nos débats et les diverses revendications politiques ou syndicales, doivent ressentir !
Il apparait que nous ne réalisons pas du tout la situation catastrophique de notre pays sur le plan économique et financier, et que nous nous soucions très peu de notre futur. Les débats budgétaires actuels très tendus au Parlement, sont pour nous traditionnels et font partie de la routine républicaine, donc pas de quoi s’émouvoir !
Nos partis politiques, irréalistes, s’étripent en revendiquant toujours plus de dépenses et toujours moins d’impôts, et nos syndicats, irresponsables, recommencent à lancer des mouvements de grève comme à l’habitude ! Cette situation surréaliste nous fait penser à ces marins discutant et se disputant âprement sur le pont de leur bateau, sans se rendre compte que celui-ci est en train de couler !
Dans le meilleur des cas, certains de nos concitoyens ont conscience que la situation de notre pays est dramatique et ils admettent que la nécessité de prendre des mesures importantes pour rééquilibrer nos comptes publics, demande des efforts. Mais attention, dans ce cas les efforts demandés sont bien sûr pour les autres !
Cette situation est vraiment désespérante et notre gouvernement a une tâche très difficile. Il est de l’intérêt des Français de lui apporter leur soutien, car il n’en a pratiquement aucun au Parlement où tous les partis le critiquent !
Nous pouvons toutefois reprocher deux choses à Michel Barnier. La première est de ne pas parler aux Français. Il pourrait s’adresser à eux directement, au-dessus des hommes politiques, trop souvent irresponsables, qui ne voient que l’intérêt de leur parti, et qui de toute façon ne le soutiennent pas, pour leur dire la vérité, leur expliquer les problèmes graves qui sont les leurs et les efforts ou sacrifices qui sont demandés à chacun d’entre eux. Michel Barnier est crédible puisque, à son âge, il n’a pas d’autre ambition politique que le bien de son pays. C’est une chance rare que beaucoup de nos compatriotes peuvent comprendre.
La seconde est l’incompréhensible passivité de son gouvernement pour réduire les dépenses de l’État. Celui-ci pourrait par exemple immédiatement faire la chasse aux gabegies dénoncées depuis toujours et encore aujourd’hui chaque jour par la presse ! Tout ne peut être réglé immédiatement, mais il pourrait fixer aussi des objectifs à long terme. Et en faisant preuve de discernement et d’autorité, il pourrait d’ores et déjà engranger beaucoup d’économies dans les dépenses publiques !
Faudra-t-il attendre que nous soyons au fond du trou, pour penser enfin à redresser notre pays ?