Le procès Fillon vient de commencer. On reproche à l’ancien Premier Ministre d’avoir embauché sa femme comme assistance parlementaire pendant des années, sans que celle-ci n’ait effectué le moindre travail. Cet emploi fictif, aux frais des contribuables, est bien évidemment moralement scandaleux.
Mais la justice n’est pas juste, elle est avant tout
juridique, et elle s’applique en fonction de lois, de règlements, de procédures, de textes, de
faits, de témoignages et de preuves. Et les avocats des époux Fillon peuvent mettre en avant un
certains nombre d’arguments pour leur défense.
D’abord la procédure d’instruction de cette affaire et la
mise en examen des intéressés ont été, contrairement à l'habitude, menées très rapidement,
en pleine campagne électorale Présidentielle, comme si l’intention était d’anéantir
les chances du candidat de la Droite, ce qui peut paraître suspect et certains y voient d'ailleurs un complot politico-judiciaire!
Ensuite on reproche à Pénélope Fillon de n’avoir accompli
aucune tâche liée à son travail. Mais la fonction d’assistant parlementaire
n’étant apparemment définie dans aucun texte, sur quelle base la Justice
peut-elle donc s’appuyer ? Après tout, juridiquement dans ces conditions, faire le café le matin et
s’occuper des enfants peut être considéré comme une assistance à un mari très
pris par ses fonctions !
C’est d’autre part à la Justice de fournir la preuve de ses
accusations, et en l’absence d'une définition de la fonction, par ailleurs fort
bien rémunérée de Pénélope, ce n’est pas si facile ! L'absence d"évidences, n'entraine pas obligatoirement l'évidence d'absences!
Et puis une loi a été votée dans la précipitation, immédiatement après les révélations de l'affaire Fillon, pour interdire dans l'avenir aux parlementaires l'utilisation de membres de leur famille comme assistants. N'est-ce pas un argument qui peut jouer en faveur des accusés?
Et puis une loi a été votée dans la précipitation, immédiatement après les révélations de l'affaire Fillon, pour interdire dans l'avenir aux parlementaires l'utilisation de membres de leur famille comme assistants. N'est-ce pas un argument qui peut jouer en faveur des accusés?
La défense peut aussi prétendre que le pouvoir judiciaire
n’est pas compétent pour juger les infractions commises au sein du pouvoir
exécutif, et qu’après la mise en examen durant la campagne électorale, il
s’agit là d’une seconde interférence incompatible avec le principe de la séparation des
pouvoirs!
Enfin cette affaire n’est pas dépourvue de paradoxes.
L’Assemblée Nationale, par exemple, se porte partie civile et réclame à François Fillon le remboursement de
plus d’un million d’euros. Mais cette noble institution agit
pour le compte de ses élus dont un grand nombre ont profité de la même "combine" pour utiliser l‘argent public au profit de leur famille. Va-t-elle aussi engager
d’autres poursuites contre ses membres?
Pénélope peut-elle être condamnée à l’issue d’un procès au cours duquel les juges auront passé tout leur temps à démontrer qu’elle n’avait « rien
fait » ? (sic)
Mais le sort de François et Pénélope Fillon est maintenant
fortement menacé. Les médias les ont déjà condamnés, et depuis longtemps! Et il est évident que même
si les juges veulent faire leur métier honnêtement, il leur sera difficile d’être
impartial car ils se sentiront obligés, dans tous les cas de figure, de prononcer une
condamnation dont l’absence ne serait pas comprise par les Français qu'ils sont censés défendre et représenter!
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