mercredi 23 décembre 2009

Tempête dans un verre d'eau

La machine infernale de la pensée unique politico-médiatique vient de s’emballer à nouveau. Il a suffit d’une simple déclaration d’un député en séance de travail partisane, une secrétaire d’état en mal d’être connue quitte la salle pour protester, des déclarations définitives sont faites, les médias s’embrasent, des politiques laoudspiquent, bref la fin du monde n’est pas loin !

Pascal Clément, ancien ministre, a eu l’abominable maladresse de dire que le jour ou la France comptera autant de minarets que d’églises, ce ne sera plus la France ! Quel scandale !

On se demande vraiment ce qui peut choquer dans cette déclaration avec laquelle une très grande majorité de Français peuvent être d’accord. Nous aimons tous notre France, nous sommes tous attachés à sa culture, à ses paysages, au charme de ses petits villages dominés par leur clocher, et tout en acceptant, et respectant, les autres religions, il est après tout normal que nous défendions notre cadre de vie qui a traversé les siècles et que nous souhaitons laisser aux générations futures.

Nos voisins Suisses viennent de voter contre la construction de minarets dans leur pays. Contrairement aux caricatures dont ils ont été l’objet, ils n’ont pas demandé l’arrêt de la construction des mosquées, mais ils voulaient simplement préserver le caractère de leurs cantons, de leurs villes et de leurs villages !

Mais nos belles âmes de la pensée unique ne l’entendent pas de cette façon. Il leur faut s’opposer à tout prix a toute déclaration qui pourrait être le moindre début de commencement de signe d’une opposition à une autre communauté. Bref, combattre l’intolérance par l’intolérance ! Elles n’hésitent pourtant pas à faire de la provocation en votant ou en préparant des lois sur l’interdiction du voile ou de la Burqa, lois qui offensent beaucoup plus les Musulmans que les propos de notre pauvre Pascal Clément !

La volonté de défendre la culture de son pays, son cadre de vie, le souhait de vivre dans une communauté de gens ayant des traditions, une religion ou des coutumes que l’on aime, sont des motivations tout aussi légitimes que l’universalisme défendu par certains. Nos compatriotes Corses nous rappellent souvent leur aspiration à vivre entre Corses dans un pays, une nature qu’ils veulent préserver. On peut critiquer leurs moyens d’action fort répréhensibles et leur rejet des autres, mais après tout leur désir de vivre entre eux peut se comprendre.

L’intégration de personnes de cultures différentes est un enrichissement pour notre pays, mais c’est avant tout un problème de dosage. Si les étrangers arrivent trop nombreux, alors c’est nous qui devrons nous adapter et ce n’est pas ce que nous souhaitons ! Nous pouvons très bien accepter qu’une famille étrangère s’installe dans une maison voisine, mais nous ne voulons pas vivre dans une rue où il n’y aurait que des étrangers et en plus de la même communauté. Nos belles âmes ne veulent pas comprendre cela, elles qui défendent des beaux principes, mais qui vivent rarement dans des quartiers dits ethniques ! Elles devraient aussi réaliser qu’un jour en vertu de ces principes, les Français pourraient devenir minoritaires dans leur propre pays. Qu’adviendrait-il alors des libertés qu’elles prétendent défendre ?

La France malheureusement abuse des lois, pour se donner la bonne conscience d’avoir réglé un problème et pouvoir dire ensuite aux émigrants qu’ils doivent respecter les lois de notre pays. Nous avons une loi sur le port du voile, nous préparons une loi sur la Burqa et gageons que l’idée d’une loi sur les minarets fleurira un jour dans la tête d’un de nos brillants politiciens. Pourquoi toutes ces lois ? N’y a-t-il pas d’autres moyens disponibles ?

Ne pouvait-on pas régler le problème du voile des enfants Musulmans en indiquant que les élèves en classe devaient se décoiffer par respect pour le professeur sous peine d’exclusion? Cela aurait permis d’une part de rappeler à tout le monde cette notion élémentaire oubliée, et d’autre part d’éviter de provoquer inutilement l’Islam, tout en forçant enfants Juifs et Chrétiens à abandonner les signes religieux qu’ils pouvaient porter depuis toujours. Il n’y aurait pas eu plus d’hypocrisie dans cette démarche que dans la justification au nom de la laïcité d’une loi qui voulait en fait protéger les jeunes filles Musulmanes contre la coercition de leur entourage.

Le problème de la construction des minarets, si les Français y sont opposés ce que l’on peut penser, peut lui aussi être réglé sans loi et nous avons un moyen très simple à travers les permis de construire. Qui d’entre nous n’a subi les tracasseries de l’Architecte des Bâtiments de France refusant de donner son aval à un permis parce que la forme d’une porte, d’une fenêtre ou d’une toiture, ou bien encore les types de matériaux utilisés n’étaient pas conformes au style de la région ? Sur quelles lois s’appuie-t-il pour interdire certaines constructions ?

En cette période de Noël, souhaitons que nos belles âmes pour une fois montent au ciel et nous fichent la paix.

Dec 2009

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