L’accord commercial conclu hier en Ecosse entre Trump et Ursula Van der Leyen est un véritable scandale de beaucoup de points de vue. Comment l’Europe peut-elle envoyer de tels pieds tendres négocier avec ce cow boy de Trump. La méthode du golfeur de Washington est pourtant simple et maintenant bien connue : faire peur en donnant dans l’outrance et en agitant des menaces pour faire plier ses adversaires. Nous avons pourtant vu que quand ceux-ci réagissaient, notre matamore reculait sans complexe, façon tigre de papier.
Nos brillants négociateurs européens n’ont pas compris cela et la peur les a amenés à accepter les conditions qu’on leur impose, sans doute en vertu du principe « c’est mieux que si c’était pire ! » Et ces conditions sont cette fois extrêmement négatives. Trump a obtenu un accord, qu’il qualifie lui-même candidement de « meilleur deal jamais conclu ». Il impose ses droits de douane de 15% et les Européens s’engagent à ne pas changer les leurs en représailles ! Et si ce n’était pas assez, ceux-ci s’engagent à acheter pour 750 milliards de dollars d’hydrocarbures aux États Unis et à investir 600 milliards de dollars dans l’industrie américaine !
Nos négociateurs ont apparemment oublié la politique de décarbonation qui est la nôtre et le fait que notre taux de chômage, actuellement en progression, étant plus important que celui des Etats Unis, les investissements prévus seraient plus utiles chez nous ! Et notre représentante Ursula Van der Leyen annonce tout sourire que c’est un bon accord, alors qu'il ne contient aucune concession des Américains !!! Mais quel que soit le peu d’estime que l’on puisse avoir pour elle, on sait qu'elle défend avant tout les intérêts allemands, on peut toutefois se demander si elle n’avait pas le feu vert des principaux leaders européens pour accepter cet accord qui les ridiculise !
Nous allons le savoir bientôt puisque cela doit parait-il être ratifié par chaque État européen et décidé à la majorité qualifiée. La réaction très attendue de l’hôte de l’Élysée, qui s'était déclaré partisan de représailles il y a quelques semaines, va être intéressante. Devant le tollé contre cette négociation en France, les nombreuses critiques des médias et les commentaires très négatifs de son Premier Ministre, comment va-t-il expliquer que la France s’engage à développer des emplois aux États Unis, alors que trop d’emplois manquent aujourd’hui dans l’économie française ? Avait-il récemment donné son feu vert à Ursula ?
Mais l’histoire n’est sans doute pas terminée, car cet accord reste encore flou, de nombreux points restent à préciser, les européens peuvent le rejeter, et le trublion de la Maison Blanche peut encore nous surprendre avec de nouvelles outrances.
On peut regretter que l''Europe soit incapable de se comporter en grande puissance, malgré son nombre habitants important et son économie parmi les premières du monde ! Elle se couche devant les États Unis ( pays allié) à la première menace, alors que la Russie et la Chine sont là pour nous montrer comment elles savent leur résister !