La tâche du nouveau gouvernement Barnier, n’est vraiment pas facile. Il hérite d’une situation financière catastrophique (merci au Mozart de la finance en fonction depuis sept années et à ses prédécesseurs !) dont les Français ne donnent pas l’impression de beaucoup se préoccuper, si l’on en juge par la nature de l'ensemble de leurs leurs revendications ! Cette situtation nécessite impérativement des décisions drastiques pour réduire le plus rapidement possible nos déficits publics. Et ceci sans majorité dans un Parlement qui peut à tout moment censurer le gouvernement !
Nous nous trouvons en France face à un certain nombre de paradoxes. Nous avons le record des dépenses publiques et nos compatriotes sont mécontents du fonctionnement de leur administration et de leurs services publics en général ! Nous avons le record de prélèvements sur les richesses créées et sommes parmi les plus mauvais pays pour les dépenses de notre État qui accumule les plus grands déficits des nations développées !
Les Français sont en Europe ceux qui produisent en moyenne le plus faible nombre d'heures de travail par an et dans leur vie entière, mais ils continuent de revendiquer des réformes pour réduire encore leur durée de travail (baisse de l’âge de la retraite et du nombre d’heures travaillées par semaine). Macron se flatte d’avoir fait baisser le chômage, mais il a aussi augmenté le nombre d’emplois publics, des emplois financés par l’accroissement de notre endettement
Notre pays est celui qui procède à la plus grande redistribution des richesses créées, notamment avec un système de protection sociale unique au monde, et ses habitants veulent aller plus loin pour augmenter encore ces redistributions !
Et le plus grave est que nous sommes le pays où les gens paient en moyenne le plus d’impôts et les seules solutions envisagées aujourd’hui par nos hommes politiques ou commentateurs pour sortir de notre crise actuelle est d’encore les augmenter. Il est sidérant de constater que très peu de gens évoquent la réduction des dépenses de l’État ! Et personne ne se rend compte non plus que le sacrosaint objectif de déficit budgétaire de 3%, que nous sommes très loin de tenir, n’est en fait qu’un pis-aller qui augmenterait encore notre endettement chaque année!
Certes, cette réduction n’est pas facile car la plupart de ces dépenses publiques sont des rémunérations de personnel ou des aides à nos compatriotes. Il est indispensable de rendre plus efficaces nos services en les restructurant pour les rationaliser, et faire un tri dans toutes les aides pour éradiquer les gaspillages, ce qui ne peut se faire qu’à l’aide d’actions volontaristes sur le moyen et long terme. Mais aucun homme politique n’a jusqu’ici fait cet effort, hormis peut-être une timide action de la Présidence Sarkozy pour réduire le nombre de nos fonctionnaires. On promet toujours de réduire les dépenses pendant les campagnes électorales et quand élu, on quitte le pouvoir, elles ont augmenté, par purs laxisme et démagogie.
S'ils veulent se sortir de la situation catastrophique actuelle, tous les Français doivent participer à l’effort de redressement. Il ne doit pas y avoir de domaines ou de catégories de dépenses à priori protégés, en dehors des investissements qui seront nécessaires pour l’avenir de nos enfants. Ceux d’entre nous qui pensent que « ce sont les riches qui doivent payer » doivent comprendre que ces derniers ont un grave défaut, car même s’ils sont fortunés, ils ne sont malheureusement pas assez nombreux pour, à eux seuls, contribuer à ce redressement !
Sans être trop optimiste, espérons que notre nouveau Premier Ministre annoncera quelques mesures concrètes pour rééquilibrer nos comptes et restaurer la crédibilité de la France dans le monde, lors de son discours programme qu’il doit faire devant le Parlement cette semaine. Mais il lui faudra pour cela beaucoup de courage et de lucidité !
Espérons aussi surtout que nos représentants du peuple, contrairement à leur habitude, sauront faire passer l’intérêt majeur de leur pays avant leurs intérêts partisans et que nos syndicats ne mettront pas le bazar dans nos entreprises pour aggraver encore la situation financière de la France ! Mais il ne faut sans doute pas trop rêver !