dimanche 29 septembre 2024

Economie: les paradoxes français.


 La tâche du nouveau gouvernement Barnier, n’est vraiment pas facile. Il hérite d’une situation financière catastrophique (merci au Mozart de la finance en fonction depuis sept années et à ses prédécesseurs !) dont les Français ne donnent pas l’impression de beaucoup se préoccuper, si l’on en juge par la nature de l'ensemble de leurs leurs revendications ! Cette situtation nécessite impérativement des décisions drastiques pour réduire le plus rapidement possible nos déficits publics. Et ceci sans majorité dans un Parlement qui peut à tout moment censurer le gouvernement !

 La France vit, et a toujours vécu au-dessus de ses moyens. Elle dépense sans compter pour assurer le bien être de ses concitoyens, elle endette gravement les générations futures et ne se soucie guère de son déclin économique et politique dans le monde. Elle est en train d’aller droit vers la faillite à moins qu’un redressement énergique ne soit entrepris. Nous continuons en effet d'emprunter beaucoup d'argent chaque année et à des taux maintenant supérieurs à ceux de l'Espagne ou du Portugal, et même de la Grèce pour certains emprunts !! Mais comment peut-on prendre des décisions fatalement impopulaires dans un tel contexte ? Tant que les Français ne seront pas au fond du trou, ils ne comprendront pas cette réalité qui est celle de leur pays !

 

Nous nous trouvons en France face à un certain nombre de paradoxes. Nous avons le record des dépenses publiques et nos compatriotes sont mécontents du fonctionnement de leur administration et de leurs services publics en général ! Nous avons le record de prélèvements sur les richesses créées et sommes parmi les plus mauvais pays pour les dépenses de notre État qui accumule les plus grands déficits des nations développées ! 

 

Les Français sont en Europe ceux qui produisent en moyenne le plus faible nombre d'heures de travail par an et dans leur vie entière, mais ils continuent de revendiquer des réformes pour réduire encore leur durée de travail (baisse de l’âge de la retraite et du nombre d’heures travaillées par semaine). Macron se flatte d’avoir fait baisser le chômage, mais il a aussi augmenté le nombre d’emplois publics, des emplois financés par l’accroissement de notre endettement 

 

Notre pays est celui qui procède à la plus grande redistribution des richesses créées, notamment avec un système de protection sociale unique au monde, et ses habitants veulent  aller plus loin pour augmenter encore ces redistributions !

 

Et le plus grave est que nous sommes le pays où les gens paient en moyenne le plus d’impôts et les seules solutions envisagées aujourd’hui par nos hommes politiques ou commentateurs pour sortir de notre crise actuelle est d’encore les augmenter. Il est sidérant de constater que très peu de gens évoquent la réduction des dépenses de l’État ! Et personne ne se rend compte non plus que le sacrosaint objectif de déficit budgétaire de 3%, que nous sommes très loin de tenir, n’est en fait qu’un pis-aller qui augmenterait encore notre endettement chaque année!

 

Certes, cette réduction n’est pas facile car la plupart de ces dépenses publiques sont des rémunérations de personnel ou des aides à nos compatriotes. Il est indispensable de rendre plus efficaces nos services en les restructurant pour les rationaliser, et faire un tri dans toutes les aides pour éradiquer les gaspillages, ce qui ne peut se faire qu’à l’aide d’actions volontaristes sur le moyen et long terme. Mais aucun homme politique n’a jusqu’ici fait cet effort, hormis peut-être une timide action de la Présidence Sarkozy pour réduire le nombre de nos fonctionnaires. On promet toujours de réduire les dépenses pendant les campagnes électorales et quand élu, on quitte le pouvoir, elles ont augmenté, par purs laxisme et démagogie.

 

S'ils veulent se sortir de la situation catastrophique actuelle, tous les Français doivent participer à l’effort de redressement. Il  ne doit pas y avoir de domaines ou de catégories de dépenses à priori protégés, en dehors des investissements qui seront nécessaires pour l’avenir de nos enfants. Ceux d’entre nous qui pensent que « ce sont les riches qui doivent payer » doivent comprendre que ces derniers ont un grave défaut, car même s’ils sont fortunés, ils ne sont malheureusement pas assez nombreux pour, à eux seuls, contribuer à ce redressement !

 

Sans être trop optimiste, espérons que notre nouveau Premier Ministre annoncera quelques mesures concrètes pour rééquilibrer nos comptes et restaurer la crédibilité de la France dans le monde,  lors de son discours programme qu’il doit faire devant le Parlement cette semaine. Mais il lui faudra pour cela beaucoup de courage et de lucidité ! 


Espérons aussi surtout que nos représentants du peuple, contrairement à leur habitude, sauront faire passer l’intérêt majeur de leur pays avant leurs intérêts partisans et que nos syndicats ne mettront pas le bazar dans nos entreprises pour aggraver encore la situation financière de la France ! Mais il ne faut sans doute pas trop rêver !

lundi 9 septembre 2024

Un nouveau gouvernement, pour quoi faire ?

 

Lors de son allocution dans la cour de Matignon, aux côtés d'un impertinent et arrogant Gabriel Attal, Michel Barnier, qui vient d'être nommé Premier Ministre, a mentionné deux concepts qui nous paraissent fondamentaux. D’abord il a fustigé le sectarisme. Cette maladie bien française de nos hommes politiques qui refusent et sont incapables de trouver des compromis pour gouverner, donnant la priorité à leurs intérêts partisans sur ceux de leur pays et des compatriotes qui les élisent, en prétextant hypocritement rester fidèles à leurs "convictions"!

 

Et puis il a affirmé qu’un Premier Ministre devait avant tout dire la vérité. C’est le second problème de nos responsables qui, ayant toujours choisi de ne pas présenter à leurs compatriotes la vraie réalité économique de la France, ont amené ceux-ci à multiplier les revendications, qu’ils étaient eux-mêmes naturellement incapables  de satisfaire !

 

Prisonnier d’un parlement majoritairement hostile, personne ne peut croire que Michel Barnier, malgré ses qualités et ses souhaits, va pouvoir redresser notre pays, en supposant qu’il en ait plus que ses prédécesseurs l’intention. La recherche de compromis, qui sera sans doute la sienne, ne peut en effet conduire à la résolution effective de nos problèmes, tant les revendications des Français sont éloignées des réalités et des priorités économiques de la France, car le redressement de notre pays nécessite des actions fortes et des décisions impopulaires !

 

Mais dire la vérité n’est pas tout, il faut agir et pour cela convaincre. Être capable de dire que l’on ne peut plus continuer à améliorer la vie des Français en les endettant et en laissant un passif redoutable à leurs enfants et petits-enfants. Dire que si nous voulons sauvegarder notre système social, l’un des meilleurs du monde, nous devons travailler plus, pour le financer. Dire que le pouvoir d’achat des individus dépend des richesses qu’ils créent par leur travail et non de leurs manifestations dans les rues ou des revendications qu’ils formulent !

 

Dire la vérité c’est aussi nous comparer avec nos voisins, tirer les leçons de leur expérience. et répondre à quelques questions fondamentales ! Pourquoi avons-nous le taux le plus élevé de prélèvements et de dépenses publiques alors que nous sommes mécontents du fonctionnement de nos services : hôpitaux, écoles, universités, police, administration ! Pourquoi nos hommes politiques se refusent-ils à réduire les dépenses de l'Etat, comme le font tous nos voisins, et en tous cas à les rendre plus productives ? 


Pourquoi dépensons-nous plus que l’Allemagne, par exemple, pour l’enseignement de nos enfants, avec de bien plus mauvais résultats et des professeurs en nombre inadapté et moins bien payés ? Pourquoi avons nous un nombre record de fonctionnaires dans une administration dont tout le monde se plaint ? Pourquoi manquons-nous de médecins depuis plus de trente ans et éliminons-nous chaque année, et sans pitié, beaucoup de jeunes qui veulent exercer cette profession ? 


Dire la vérité, c’est aussi reconnaitre que les évolutions de notre société n’ont pas eu que des effets positifs et décider de revenir sur certaines d’entre elles en matière, par exemple, d’ordre et d’autorité dont notre pays a tant besoin aujourd’hui, pour changer les comportements, et responsabiliser certains de ses habitants !

 

Dire la vérité c’est enfin apporter des réponses aux préoccupations des Français en expliquant clairement, et pourquoi, ce que l’on peut faire ou ne pas faire, et surtout  en rapportant régulièrement les résultats effectifs des actions qui ont été entreprises !

 

Un nouveau gouvernement va nous être présenté. Dans leur sectarisme habituel les partis politiques l’ont déjà jugé et condamné avant même de connaitre son programme. Sa tâche sera très difficile, espérons qu’il permette un petit peu à notre pays d’avancer vers le redressement et le progrès, pour l’avenir de nos enfants !