La contre-offensive de l’Ukraine

 

On nous en parle depuis des mois, les Ukrainiens demandent des armes à corps et à cri aux pays occidentaux qui réagissent plus ou moins rapidement, les commentateurs commentent et élucubrent, mais nous sommes vraiment dans l’expectative. Il est vrai que la saison se prête mal pour un déploiement de forces et d’engins motorisés qui risquent de s’enliser dans la boue et de devenir des cibles faciles.

 

Nous souhaitons tous que cette guerre se termine rapidement et que l’Ukraine retrouve la souveraineté sur les territoires envahis par les troupes russes, mais en écoutant les uns et les autres à la télévision, on peut se poser des questions sur le succès de cette contre-offensive. D’abord tous se concentrent sur les efforts et les déclarations des Ukrainiens et nous avons très peu d’informations sur la façon dont les Russes se préparent. 

 

Même si on prend ceux-ci pour des « neu-neu » comme ont tendance à le faire nos commentateurs, on imagine qu’ils ne restent pas inactifs et ont une stratégie pour assurer la défense de leur ligne de front. Les Ukrainiens misent bien sûr beaucoup sur les chars occidentaux, mais le général français en retraite Richoux, ancien artilleur qui fait les beaux soirs de LCI, nous expliquait doctement l’année dernière que dans les combats d’aujourd’hui, un char était très facilement détruit « par un petit drone qui largue une bombe même bricolée ! ». Les Russes nous préparent-ils ce genre d’action ?

 

Quand aux avions réclamés par le Président ukrainien, ils sont extrêmement vulnérables du fait des missiles et l’on a d’ailleurs vu les Russes cesser de les utiliser depuis des mois ! Il nous semble donc que cette offensive va mobiliser et tuer un maximum de fantassins. Les percées qu’elle peut amener vont nécessiter en effet d’occuper le terrain par des multiples combats de rues. Si les Ukrainiens ont la motivation de leur côté, les Russes ont pour eux le nombre, et cette guerre peut durer encore longtemps comme peut nous amener à le penser les interminables combats de Bakhmout. 

 

Il reste que, malgré tous les moyens militaires acquis par l’Ukraine, armements et munitions, avec le support des occidentaux pour le renseignement et les conseils stratégiques, il ne faut pas oublier que la plupart des batailles ont été perdues pour une raison : la sous-estimation, de l’adversaire !