mercredi 11 septembre 2013
Le joueur d'échecs du Kremlin
Wladimir Poutine vient de rappeler au monde que la Russie lui a fourni ses meilleurs joueurs d'échecs. La manière dont il "masterminde" les relations politiques internationales est en effet remarquable et les Chefs d'états occidentaux se font manipuler à cause de leur naïveté mais aussi des erreurs qu'ils commettent en sous-estimant l'adversaire.
Après la chute de l'Union Soviétique, au lieu de tendre la main à la nouvelle Russie, les Pays occidentaux ont tout fait pour tenter de réduire son importance, voire même de l'humilier par des manoeuvres diverses comme l'intégration des anciens pays de l'est dans l'OTAN ou dans la communauté Européenne, ou le projet d'installation d'une base anti missiles à proximité de ses frontières. Tout à été fait pour isoler la Russie politiquement!
En réaction, le jeu de Poutine depuis bientôt 20 ans consiste à démontrer que son pays est toujours une grande puissance et ceci en prenant des positions politiques qui agacent les Occidentaux.
Il a l'art de savoir exploiter toutes les situations. Le sommet récent du G20 en est un bon exemple.
Poutine le préside chez lui à Saint Petersbourg, devant un President Américain obligé de faire profil bas à cause de Snowden, qui a révélé les pratiques d'espionnage des USA, et que le Président Russe à accueilli dans son pays. Il ne lâche rien sur l'intervention militaire en Syrie à laquelle il s'est fortement opposé, mais au contraire montre que ce sont les Occidentaux qui sont isolés et divisés politiquement sur ce sujet.
Le sommet terminé, les USA et la France attendent les feux verts parlementaires, qu'ils ne sont pas certains d'obtenir contre leurs opinions publiques respectives, pour intervenir seuls en Syrie et punir ce pays d'avoir utilisé des armes chimiques. L'ami Poutine fait alors la proposition alternative de convaincre la Syrie de détruire ce type d'armes et offre même de superviser l'opération.
Hollande et Obama saisissent immédiatement la perche tendue, ravis que leur partenaire Russe leur permette de sauver la face, et bien sûr en prétendant que c'est leur fermeté qui a rendu possible cette proposition! La Syrie, elle, ne réagit pas, elle est ravie de voir s'éloigner une intervention militaire extérieure éventuelle.
L'avantage du grand joueur d'échecs est qu'il joue plusieurs coups d'avance. La destruction des armes nécessite beaucoup de préparation et beaucoup de temps, la Syrie en effet possède l'un des stocks d'armes chimiques les plus importants au monde. Donc pour l'instant on gagne du temps pour éviter des bombardements à son allié Syrien, qui pourra ainsi continuer tranquillement ses massacres!
Quand viendra le jour ou l'on devra rentrer concrètement dans le démantèlement des armements chimiques, la Syrie pourra alors toujours le refuser en arguant du fait qu'elle a accumulé ces armes pour se défendre contre l'armement nucléaire Israélien, et poser comme condition que son voisin détruise lui aussi ses armes de destruction massive......
Voilà, bravo, bien joué Maître!
mardi 3 septembre 2013
La Syrie
Faut-il intervenir en Syrie ? Au delà des
gesticulations médiatiques de quelques leaders de ce monde qui montrent qu’un
vrai problème se pose, il convient d’analyser les raisons pour et contre une
action militaire.
Le pour d’abord : l’utilisation d’armes chimiques est
inadmissible et contraire aux engagements internationaux. On se sent tous
obligés de réagir devant ces massacres et de ne pas laisser croire que cette
utilisation restera impunie, faute de quoi on pourrait voir rapidement une
prolifération de ces armes, dangereuse pour le monde entier.
Mais malheureusement les raisons contre une intervention de
la France sont nombreuses. D’abord une action sans l’accord de l’ONU
serait totalement illégale, nous sommes bien placés pour le savoir, nous qui
avons critiqué si fortement celle de George Bush en Irak il y a peu.
Ensuite, même si on le dénie, une intervention mettrait en
péril le gouvernement Syrien et il faudrait vraiment être optimiste pour
imaginer que ses successeurs apporteraient une amélioration dans ce pays. On peut craindre
en effet qu’un chaos s'ensuivrait sans que l’on puisse en mesurer les conséquences, et qui pourrait mettre tout le Moyen Orient à feu et à sang.
La Syrie riposterait et pourrait bien se venger sur Israël
qui aussitôt riposterait exagérément suscitant des réactions hostiles dans l’ensemble
des pays arabes, et créant une situation totalement incontrôlable. Les risques
d’attentats terroristes augmenteraient d'autre part surement pour nous.
On ignore comment les Russes, opposés à toute intervention,
réagiraient, eux qui ont une base militaire sur les côtes syriennes. Est-il
question que nos missiles la survolent et que se passerait-il s’ils étaient
interceptés sur ordre de Poutine ?
Nos missiles immanquablement auraient pour conséquence des dégâts collatéraux et tueraient des civils! Comment
justifier cela aux familles des victimes ? En expliquant que l’on tue des
innocents avec des armes « propres » pour punir ceux qui ont
tué des innocents avec des armes « sales »?
Et puis cette guerre Syrienne ressemble fort, une fois de
plus, à une guerre de religion entre Sunnites et Chiites. Pourquoi s’en
mêler ? Voulons nous associer nos efforts aux forces d’ Al Quaeda qui
soutiennent les rebelles Sunnites ?
Lors de leur dernière intervention au Moyen Orient, les Occidentaux ont subi un énorme fiasco en intervenant sans raison en Irak, en déstabilisant un pays en paix et en laissant se propager, après leur départ, une guerre civile qui n'en finit pas!
Lors de leur dernière intervention au Moyen Orient, les Occidentaux ont subi un énorme fiasco en intervenant sans raison en Irak, en déstabilisant un pays en paix et en laissant se propager, après leur départ, une guerre civile qui n'en finit pas!
Enfin pourquoi demander une fois de plus à nos forces militaires
d’intervenir, après les guerres récentes de Lybie et du Mali, alors que l’on ne
cesse de réduire leurs budgets et que nous nous enfonçons de plus en plus dans la
crise économique? Il faudrait un peu de logique chez nos dirigeants politiques.
Mais surtout, il est vrai que l’histoire ne sert jamais de
leçon et sans remonter aux Croisades, les interventions militaires, administratives ou politiques du monde
occidental au Moyen Orient durant le siècle dernier, et encore récemment, se
sont toutes terminées, sans aucune exception, par un fiasco, et avec des
conséquences qui perdurent aujourd’hui ! Les pays du Moyen Orient constituent un monde très complexe
auquel, il faut le reconnaître, nous n'avons jamais rien compris!
En attendant Obama et Hollande, les deux chefs
d’Etat qui veulent intervenir, poursuivent leurs gesticulations, mais de plus
en plus à reculons car ils prennent conscience maintenant que leurs opinions
publiques ne sont pas convaincues que leur pays doive intervenir.
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