samedi 19 mars 2022

Les mesurettes du programme Macron


Notre Président sortant vient de présenter son programme électoral pour un nouveau mandat devant un parterre de journalistes très compréhensifs qui se sont contentés de lui poser des questions souvent secondaires. Ce programme n'est qu'un catalogue de mesures, sans l'ambition d'un véritable grand projet pour notre pays. Il n’aborde pas les problèmes fondamentaux de la France et n’est qu’un ensemble de cadeaux électoraux qui seront très difficiles à financer, et de promesses dont on peut penser que beaucoup ne seront pas tenues ! 


Le bilan de l’actuel gouvernement est bien sûr passé sous silence, hormis l’évocation de quelques actions positives prises lors du quinquennat et quelques résultats, dont l’impact, et le coût impliqué, mériteraient d’être confirmés par les spécialistes, comme par exemple le taux de chômage, de croissance et l'évolution du pouvoir d'achat des Français ! 

 

La France a aujourd’hui pour nous trois problèmes majeurs dont le traitement conditionne la solution de l’ensemble de toutes nos difficultés. 

 

D’abord, notre pays ne crée plus assez de richesses. Il s’est progressivement désindustrialisé depuis des décennies, avec pour conséquences un chômage excessif qui est une lourde charge pour l’État et un gros problème pour nos compatriotes, une balance commerciale très déficitaire conséquence du fait que nous achetons de plus en plus à l’étranger ce que nous ne produisons plus chez nous, des salaires tirés vers le bas compte tenu des difficultés pour trouver un emploi, et bien sûr un endettement colossal dont l’augmentation sans fin ne sert qu’à couvrir nos dépenses de fonctionnement ! 

 

Il est urgent de recréer de l’activité économique dans notre pays en lançant ou encourageant de grands projets de réindustrialisation, comme l’avait fait en son temps, et il a été le seul, le Général de Gaulle dont les initiatives ont conduit aux seuls fleurons industriels, dont nous sommes encore fiers aujourd’hui, dans les domaines de l’espace, de l’aéronautique, de la défense et de l’énergie nucléaire notamment ! Il nous faut aujourd’hui relancer de tels grands programmes, sans doute dans des domaines différents, comme le numérique en particulier, qui tirent de plus derrière eux l’activité et la création de multiples petites et moyennes entreprises, et surtout travailler à relocaliser chez nous les activités que nous avons volontairement abandonnées ! Comment peut-on stupidement décider de retarder l'age de la retraite à 65 ans, sans s'assurer que de nouveaux emplois vont être créés?

 

Il s’agit donc de remettre la France au travail et bien sûr les Français qui font partie de ceux qui travaillent le moins en comparaison de nos pays voisins européens. Nos compatriotes se plaignent, à juste titre, de leur pouvoir d’achat. Aucun responsable politique ne leur explique que celui-ci dépend d’abord et avant tout des richesses qu’ils sont amenés à créer ! Personne n’ose leur dire que notre modèle social français dont nous sommes tous fiers, est maintenant en péril, car nous n’avons plus les moyens de le financer, sans recours à l'augmentation de la dette que nous allons laisser à nos enfants !

 

Ensuite la France gère très mal l’argent public. Nous sommes le pays dont les prélèvements sur les richesses créées sont les plus élevés. Nous utilisons d’abord cet argent pour financer le modèle social auquel nous tenons, mais avec un gaspillage sans contrôle de nos ressources, des aides accordées injustifiées et sans contrepartie, un laisser-aller qui conduit à de nombreuses anomalies et qui encourage souvent l’inaction ou la passivité de trop de nos compatriotes, freinant ainsi le dynamisme que doit avoir tout système économique, libéral ou non !


Nous avons une fonction publique hypertrophiée et paradoxalement inefficace. Nous dépensons par exemple proportionnellement beaucoup plus que nos pays voisins pour l’éducation, la santé, la police,  avec de bien moins bons résultats, et ceci en accordant de plus des salaires beaucoup moins élevés ! Nous avons une grande école d’administration qui n’a jamais produit un seul cadre capable de réformer et de restructurer notre Administration pour la rendre plus performante et moins coûteuse ! Chaque réforme administrative entreprise dans le passé, pour centraliser ou décentraliser, a toujours augmenté nos coûts ! Tous les candidats aux élections présidentielles s’engagent pendant leur campagne à réduire le nombre des agents de l’État et des collectivités, et ceux qui sont élus terminent leur mandat après l’avoir augmenté !

 

La conséquence de cette gabegie de dépenses publiques, est une très lourde charge financière pour nos entreprises, qui paralyse leur combativité et leur compétitivité !

 

Enfin l’État ne fait plus preuve d’autorité. C’est un paradoxe de voir que la constitution de notre pays, qui donne de fait beaucoup de pouvoirs au Président par rapport à d’autres pays, n’amène pas celui-ci à prendre ou faire prendre des décisions importantes. Notre pouvoir politique est paralysé par les lobbys, syndicaux ou autres, par son administration qui bloque les décisions, par la communauté européenne où nous avons pourtant notre mot à dire, par ses juges et par la crainte de l’instrumentation des Droits de l’Homme par les opposants ! 

 

Cette paralysie notoire est d’ailleurs librement consentie par nos élus, qui s'acharnent à  pléthoriser les consultations, concertations, conférences citoyennes..., accordent une importance excessive  à de petites minorités et aux manifestations de rue, et n'ont plus le courage de prendre des sanctions quand cela est nécessaire ! Ils amoindrissent ainsi considérablement le rôle des parlements qui sont les seuls représentants légitimes du peuple !


La délinquance, la violence, les incivilités qui se multiplient aujourd’hui dans notre société, ne peuvent être combattues que par un rétablissement de l’autorité de l’Etat et le rejet du laxisme dont le pouvoir fait trop souvent preuve !


 

En écrivant cela, on a évidemment l'impression d'enfoncer des portes ouvertes, tant ces sujets sont connus, mais on aimerait que Macron les aborde dans ses discours et surtout les prenne en compte dans son action! Car la plupart de nos difficultés actuelles ne seront jamais résolues sans que nous ne fassions de réels progrès dans ces trois problèmes majeurs décrits ici. Il a choisi de ne pas débattre avec ses concurrents, nous lui donnons raison car ces débats télévisés ne sont que des pugilats qui n’éclairent pas les électeurs ! Ils sont en général incontrôlés par des animateurs généralistes impuissants qui ne s’intéressent bien souvent qu’aux côtés anecdotiques de la politique et rarement aux questions importantes que les Français ont envie de voir posées! 

 

Il serait par conséquent grandement souhaitable que notre Président, et ses principaux concurrents, acceptent de débattre avec de vrais experts, non politiques, de chacun des sujets qui préoccupent les Français ! C’est la seule façon crédible d'éclairer ceux-ci sur la vraie situation de leur pays et sur le sérieux et l'efficacité des programmes présentés !


Emmanuel Macron va tenter d'expliquer ses tergiversations, ses inactions ou ses carences en les justifiant par les crises survenues durant son mandat: gilets jaunes, djihadisme, Covid19 et maintenant guerre en Ukraine. Ce n'est pas rien, mais n'explique pas tout, car ses prédécesseurs qui ont eu un mandat plus calme, n'ont guère fait mieux que lui !


La véritable raison est autre: la France est un pays conservateur très difficile à gérer, dont les habitants s'opposent aveuglément à toute réforme, faisant passer leurs préoccupations du court terme bien avant celles bien comprises du long terme! Pour réussir, le pouvoir doit faire preuve de ténacité, de courage et d'autorité, qualités qui lui font généralement défaut. La ténacité disparait dans la diarrhée de concertations, le courage dans la peur des manifestations de rue qui amène à reculer, et l'autorité dans le manque de vision qui entraine la renonciation à la prise des décisions essentielles qui conditionnent la vie et l'avenir dans notre pays !


Quel candidat à la Présidence aujourd'hui nous donne-t-il l'impression d'avoir ces qualités ?

jeudi 17 mars 2022

L’autonomie de la Corse !


 Un excité islamiste se rue sur un grand criminel corse dans sa prison, le blesse gravement au point où celui-ci se trouve dans le coma. Comme à l’habitude, aucune sanction n’est prise dans l’administration pénitentiaire responsable de ce très grave dysfonctionnement. La Corse s’embrase par conséquent pour montrer sa colère et sa solidarité. Dans l’affolement de la veille d’une élection importante, le pouvoir en place promet à cette région le statut d’autonomie... qu’elle réclame depuis plus de 20 ans !!!

 

Nous marchons vraiment sur la tête dans ce pays macronisé où l'autorité de l'Etat a disparu ! 

 

Dans l’histoire de toutes les mesures de démagogie électorale de notre République et celles dont tous les Français se rendent compte actuellement, c’est du jamais vu !! Au moment où le monde entier condamne la Russie de Poutine qui veut imposer sa loi et annexer des territoires où vivent beaucoup de ses ressortissants, Macron lui s’apprête à abandonner une partie de la souveraineté de la France sur une région très ancienne de notre pays parce qu'une petite minorité de ses habitants se déclarent indépendantistes, afin d’effacer un dysfonctionnement pénitentiaire et faciliter sa réélection !

 

Mais cela ne calme pas les manifestants Corses qui savent le crédit qu’il faut apporter aux promesses électorales, celles de Macron en particulier ! La Corse certes possède une langue et une culture particulières, mais c’est aussi le cas de plusieurs régions de France comme l’Alsace, la Bretagne, ou le Pays Basque qui peuvent, tout comme la Corse, aussi bien se plaindre de la centralisation excessive des pouvoirs à la Française ! Allons-nous aussi changer dans l’avenir leur statut, même s’il est vrai que les habitants de ces régions ont un comportement moins ostracisant que certains Corses qui ont, eux, une forte mentalité d’insulaires !

 

Il faut régler le problème de la Corse une bonne fois pour toutes et procéder à un vrai référendum d'indépendance auprès de la population qui établira, c’est évident, que les Corses dans leur grande majorité veulent rester Français, car ils savent d’abord qu’ils dépendent beaucoup financièrement de la métropole. Ils savent aussi qu’ils bénéficient d’avantages fiscaux que n’ont pas leurs compatriotes actuels du « continent » et ils imaginent facilement ce que serait la pression fiscale imposée par les nouveaux leaders, sans compter la corruption, à tendance mafieuse, toujours possible  dans cette ile qui deviendrait indépendante !

 

Ils peuvent aussi deviner ce que deviendraient leurs splendides paysages naturels qu’ils défendent aujourd’hui farouchement, dès lors que pour trouver des ressources nouvelles afin de maintenir leur niveau de vie actuel, et qui ne pourraient être que dans le tourisme, ils devraient se résoudre à un bétonnage organisé de leurs bords de mer et à un envahissement d’« étrangers » qu’ils ont toujours voulu éviter!

 

Nous n’avons pas besoin d’une Corse autonome, dont nous ne conserverions que les pouvoirs régaliens, mais surtout, par laxisme, la charge financière importante. La solidarité ne se comprend qu’entre compatriotes à qui sont imposées les mêmes règlementations et les mêmes lois !

 

vendredi 11 mars 2022

Pays Occidentaux : Une politique de gribouille envers la Russie

  

Nous avons longtemps prétendu ici que l’Europe devait s’entendre avec la Russie pour garantir la paix sur le continent. Cela n’a pas été possible, en particulier du fait de la politique étrangère imposée par les États-Unis à leurs partenaires européens. Toutes les occasions de rapprocher la Russie de l’Europe ont été repoussées, alors que de grandes opportunités se présentaient en particulier lors de la chute de l’URSS où nous aurions pu tendre la main à ce grand pays ! 

 

Saluons les efforts, dans ce sens, du Président Macron qui dès le départ de son quinquennat s’est évertué à créer, à plusieurs reprises, ce rapprochement avec la Russie, mais vainement ! Aujourd’hui, Poutine, repoussé, isolé et tenu à l’écart par les pays occidentaux, s’est rapproché d’un autre grand adversaire désigné des États-Unis : la Chine ! Ce n’est guère un brillant résultat ! Les sanctions successives que nous lui avons appliquées depuis des années et pour tout un tas de raisons, ont fourni des prétextes à ce chef d’état pour révéler sa vraie nature de grand criminel en envahissant l’Ukraine. Nous aurions pu éviter cela en établissant des relations normales avec son pays !

 

Aujourd’hui tout individu sensé, non endoctriné ou manipulé par les hommes politiques ou les médias, a beaucoup de mal à comprendre la logique et la morale de nos pays occidentaux, et  se pose beaucoup de questions ! 

 

Comment avons-nous pu appliquer toutes ces sanctions à la Russie, alors que nous réalisons aujourd’hui que la plupart de nos pays européens dépendaient de ce pays pour approvisionner l’énergie dont ils ont un besoin vital, certains d’entre eux étant à 100 % dépendants ? Pourquoi ces pays n'ont-ils pas diversifié leur sources d'approvisionnement après avoir décidé des mesures de rétorsion contre leur fournisseur d'énergie ?

 

Comment nos chefs d’État peuvent-ils prétendre qu’ils ne sont pas en guerre avec la Russie, qui  a envahi l’Ukraine, état ami de l'Europe et souverain, et en même temps fournir un maximum d’armements à ce pays pour qu’il puisse se défendre ?

 

Comment nos pays peuvent-ils expliquer que par représailles contre la guerre menée par la Russie, ils décident de confisquer tous les avoirs de ses ressortissants dans les banques ou ailleurs, et surtout de boycotter l’importation de tous ses produits, sauf bien sûr le pétrole et le gaz dont ils ont impérativement besoin? Réalisent-ils qu'ils financent ainsi la guerre en Ukraine ? 

 

Tout cela est-il moralement défendable ? Et ne devrions-nous pas, pour faire pression sur la Russie, procéder à un embargo total, quitte a partager la pénurie d’énergie entre pays européens et préparer ainsi la décroissance future et inéluctable de l’utilisation des énergies fossiles ? En ne cessant pas nous mêmes ces importations ne laisse-t-on pas une arme puissantes dans les mains de Poutine, qui pourrait, à tout moment, durement sanctionner l'Europe ? S'il coupait brusquement la fourniture de gaz et de pétrole  les conséquences seraient en effet  catastrophiques pour la situation économique de pays dépendants et non préparés ! Y a-t-il des plans élaborés actuellement pour réagir ?

 

Certains répondent à ces questions en évoquant une situation compliquée et très risquée compte tenu de la menace d’une guerre nucléaire qu’il faut à tout prix éviter ! C'est vrai ! Mais force est de constater que face à un Poutine, chef d’état dangereux, imprévisible et sans scrupules, les pays occidentaux, oscillant constamment entre leur morale et leurs intérêts matériels ou stratégiques, n’ont jamais su, ni même voulu, rationnellement s’adapter pour éviter cette guerre et le pire !

La dissuasion nucléaire montre ses limites !


 

Les théoriciens de la dissuasion se sont tous trompés et vont devoir maintenant revoir leur copie ! Pendant 70 ans le monde occidental a vécu dans l’idée que cet équilibre de la terreur allait permettre au monde de vivre en paix et nous éviter des conflits majeurs. Nous venons de réaliser que c’était faux !

 

Alors que les deux grandes puissances, États Unis et Russie, se dotaient de moyens nucléaires considérables afin de se neutraliser mutuellement, deux camps se sont formés après la guerre mondiale avec les pays du Pacte de Varsovie et ceux de l’OTAN avec la même idée de se protéger collectivement contre une agression. Cette politique très dangereuse, pouvait potentiellement détruire notre planète, même si nous la justifiions en proclamant que l'arme nucléaire était d’une arme de « non emploi » 

 

La France du Général de Gaulle qui n’avait pas confiance dans l’OTAN, s’est dotée de l’arme atomique en vue de dissuader quiconque de l’attaquer, l’idée étant que nous n’avions ni l’intention, ni les moyens d’investir pour créer une armée qui ne pourrait jamais de toute façon rivaliser avec un ennemi lors d’une guerre conventionnelle. Il s’agissait de la dissuasion du faible au fort !

 

Le conflit actuel en Ukraine révèle les limites de l’OTAN et de sa dissuasion ! Il démontre que non seulement les armes nucléaires n’empêchent pas un pays, qui les possède, de mener une guerre conventionnelle, mais elles le protègent au contraire contre ceux qui pourraient intervenir, en les empêchant de le faire par crainte de déclencher un conflit nucléaire généralisé !

 

Pour justifier sa non intervention, l’OTAN prétend hypocritement aujourd’hui que l’Ukraine n’est pas un de ses membres et quelle n’a donc pas l’engagement d’intervenir. C’est un argument un peu spécieux car après tout ni les États Unis ni la Russie n’avaient autrefois un contrat avec la France, et l’Europe, pour anéantir l’armée des nazis qui occupaient notre pays, ce qu’ils ont fait et d’ailleurs payé très cher !

 

On peut aussi se demander ce que ferait l’OTAN si Poutine décidait demain d’envahir, avec ses chars, la Pologne ou les pays baltes, qui font partie de ses membres, qu’elle s’est engagée à protéger, et penser que la peur d’un conflit nucléaire généralisé la ferait réfléchir et sans doute reculer. Poutine pourrait très bien aussi le faire en spéculant sur le fait que nous savons qu’une réaction de l’OTAN conduirait à la destruction immédiate de notre planète !

 

L’invasion de l’Ukraine n’a en fait été possible que parce que ce pays ne peut pas aujourd’hui menacer son agresseur avec des armes nucléaires ! La Russie ne l’aurait certainement pas envahie dans le cas contraire ! On comprend bien pourquoi tant de pays veulent se doter de cet armement qui est de fait aujourd’hui, plus que les alliances, le meilleur moyen individuel de protection ! 

 

Imaginons que le petit dictateur de Corée du Nord ait les moyens conventionnels d’envahir militairement le sud de la péninsule. Quel pays réagirait, s’il était confirmé qu’il possède un armement nucléaire stratégique opérationnel ? Imaginons aussi que Poutine utilise en Ukraine l'arme nucléaire tactique aux effets plus limités, ou même des armes chimiques, que ferait l'OTAN ?

 

Il est grand temps que l’on mette un terme à ce jeu de poker menteur de la dissuasion, et qu’après ce conflit, quelle qu'en soit la fin, tous les pays du monde s’entendent pour mettre un terme définitif à toutes leurs velléités impérialistes, concluent de vrais accords de sécurité et de paix imposant le statu quo des frontières actuelles, et s’occupent enfin des autres problèmes qui menacent aussi leur existence sur Terre !

lundi 7 février 2022

Ukraine : Macron va voir Poutine

  

Il est à Moscou aujourd’hui, et on peut s’interroger sur son objectif. On nous dit qu’il va se rendre ensuite à Kiev, on se demande pourquoi puisque ce pays n’a pas d’intentions belliqueuses et n’est pas un acteur, mais en l’occurrence la future victime potentielle du conflit actuel ! Peut-être y va-t-il pour faire un compte rendu de ses discussions avec le leader du Kremlin ?

 

En allant à Moscou, on ne sait d’ailleurs pas s’il a le feu vert de Washington pour ce voyage et s’il est éventuellement « missionné » pour cette entrevue, il accrédite l’idée que Poutine est d’accord pour parlementer avant de prendre des décisions, et il participe aux gesticulations qui se déroulent autour de l’Ukraine depuis quelques semaines. Mais Poutine en acceptant de rencontrer Macron, sait que celui-ci est inféodé à Washington et n’a aucun pouvoir de décision dans les négociations qu’il mène lui-même avec Biden ! Pour prétendre jouer un rôle de médiateur, il faut d’abord être neutre et indépendant !

 

C’est un risque diplomatique et donc politique que prend notre Président qui aime être présent et actif sur la scène internationale. Espérons qu'il aura plus de succès qu'au Liban où son intervention fut un fiasco !  Mais si l’on considère cette démarche utile pour notre candidat, non encore déclaré, en campagne électorale, on peut aussi admettre qu’il joue son rôle de nouveau Président de la communauté européenne qui doit s’inquiéter des conflits sur son continent, et même si l’Europe politique et diplomatique n’est qu’une vue de l’esprit !

 

A son retour de Moscou, Macron va-t-il aller rencontrer Biden aux Etats Unis, pour tenter de jouer un rôle de médiateur dans ce conflit ?  On aimerait que ce soit le cas. Il pourrait lui expliquer que, selon sa formule, l’OTAN est actuellement « en mort cérébrale » et qu’elle crée aujourd’hui pour les Européens plus de problèmes qu’elle n’en résout. Car on la voit mal intervenir dans un conflit avec la Russie avec le risque de déclencher une nouvelle guerre mondiale, dans laquelle la Chine, nouvelle amie de la Russie grâce aux pays occidentaux, pourrait cette fois être impliquée !

 

Les Ukrainiens sont aujourd’hui dans une situation qu’aucun pays européen ne voudrait connaître, puisqu’ils sont le jouet de la rivalité et du bras de fer que les Américains veulent entretenir avec la Russie ! Comment réagirions-nous à leur place ? Ne serait-il pas sage de dire qu’ils s’engagent à renoncer, par exemple pendant 10 ans, à devenir membre de l’OTAN ce qui réglerait leur problème immédiat ?

 

Après tout, selon le dicton « un tiens vaut mieux que deux tu l’auras », il faudrait peut-être mieux éviter tout de suite une guerre, plutôt qu’attendre de s’en mettre éventuellement à l’abri dans le futur, à l’aide de la protection d’une alliance qui pourrait de toute façon s'avérer totalement illusoire ! Car il est clair qu'une intervention russe sur son territoire n'entrainerait, malgré toutes les gesticulations, que des sanctions économiques occidentales contre Moscou. Pas de quoi arranger les affaire de l'Ukraine !

lundi 31 janvier 2022

Eh hop ! Une candidate de plus à gauche !!!

 

Christiane Taubira a gagné comme prévu la primaire populaire de gauche. Rien de bien étonnant puisqu’elle était pratiquement la seule à faire campagne ! Les près de 400.000 votants, dont personne ne connait le profil, en ont décidé ainsi. Les prochains sondages d’opinion vont montrer bien évidemment que cet échantillon d’électeurs n’était pas plus représentatif de la population que de l’électorat de Gauche !

 

Comme prévu, les principaux candidats à l’élection, Mélanchon, Jadot ou Hidalgo ont immédiatement confirmé, dans des styles diversifiés, que ce scrutin, dans lequel ils figuraient, ne les concernait pas et qu’ils allaient poursuivre leur campagne. Madame Taubira va gesticuler pour les convaincre de se rallier à sa candidature, mais elle ne se fait aucune illusion et espérons pour elle, qu’elle a d’autres objectifs en tête.

 

Cette primaire populaire, fruit d’initiatives quasi anonymes, fera date dans l’histoire politique de notre pays puisqu’elle a mis en compétition, contre leur gré, les principaux candidats à une élection présidentielle, et a désigné un vainqueur qui à aucun moment n’a présenté le moindre élément de programme !! On peut imaginer en effet dans l'avenir des gens qui feraient leur propre primaire dans leur coin, pour montrer eux-mêmes qu'ils sont les meilleurs !! 

 

Quant à Christiane Taubira qui s’était engagée vouloir rassembler la Gauche sans ajouter une nouvelle candidature, elle a doublement échoué. Nous allons savoir rapidement quel va être l’impact de cette primaire avec les prochains sondages, mais on peut imaginer que le grand perdant sera Jadot, car d’une part l’électorat de Mélenchon, comme celui de Le Pen d’ailleurs, est en général stable du fait de la personnalité d’un leader charismatique, et le niveau de celui d’Hidalgo d’autre part, au point où il en est, ne peut plus beaucoup baisser !

 

La Gauche va donc pouvoir continuer de brandir bien haut l’étendard de « la plus bête du monde », qu’elle a ravi à la droite grâce aux multiples efforts de ses leaders successifs !

 

Mais au fait, si Madame Taubira mettait son égo de côté pour montrer sa sincérité quand elle dit vouloir faire gagner la Gauche, pourquoi ne se retirerait-elle pas en faveur de Monsieur Jadot, qui termine second de cette primaire inutile ? Elle créerait ainsi une dynamique qui pourrait aussi servir d’exemple pour entrainer les désistements de ceux qui vont avoir peu de chances d’obtenir le remboursement de leurs frais de campagne et contribuer à la promotion des idées qu’elle prétend défendre !

 

On peut rêver, non ?



vendredi 28 janvier 2022

Gesticulations autour de l’Ukraine


 La Russie a massé des troupes à la frontière de l’Ukraine. Les pays occidentaux y voient une menace d’intervention russe dans ce pays, qui a déjà fait l’objet de l’annexion de la Crimée. Les États Unis ont mis en alerte quelques milliers d’hommes. 

 

Essayons de comprendre cette situation, en oubliant nos préjugés occidentaux et notre emprise sous influence américaine, et en analysant le jeu que joue actuellement Wladimir Poutine, redoutable joueur d’échecs, qui entend sans doute aujourd’hui profiter de la faiblesse du Président actuel des États-Unis, pour avancer ses pions.

 

Après la chute de l’URSS, les dirigeants de la Russie se sont évertués à redonner à leur pays un statut de puissance mondiale (cette même ambition légitime avait d’ailleurs animé Charles de Gaulle en France après la débâcle de la seconde guerre mondiale !) Les Américains avec l’aide de leurs alliés européens ont tout fait pour l’éviter. D’abord pour profiter de leur avantage et ensuite pour maintenir leur suprématie dans le monde. 

 

Le maintien de l’OTAN, qui n’avait plus de signification après la disparition du pacte de Varsovie, avait pour but de poursuivre la vassalisation des pays européens en permettant à Washington de leur dicter sa propre politique étrangère et leur interdire tout rapprochement avec la Russie. Diviser pour régner ! La preuve en est que cette organisation militaire est, comme le critiquait le Président Trump qui n’avait pas compris son intérêt, très largement financée par les États-Unis !

 

Nous avons donc gardé l’OTAN et nous sommes allés plus loin en permettant à certains anciens pays membres du pacte de Varsovie de nous y rejoindre comme la Pologne en particulier. On peut comprendre la réaction des pays de l’Est qui recherchaient une protection contre leur grand voisin, mais ils font à notre avis une erreur grossière et feraient mieux d’établir de bonnes relations avec celui-ci. 

 

On peut douter en effet que les Américains et leur OTAN, malgré les engagements,  interviendraient militairement dans le cas d’une invasion de la Pologne et se limiteraient plutôt à des « sanctions » contre la Russie, qui n' apporteraient finalement pas grand-chose aux Polonais !! Le cas actuel de l’Ukraine et les déclarations faites en sont la meilleure preuve, en espérant qu’une invasion russe n’en vienne pas en faire une éclatante démonstration !!! 

 

Des négociations secrètes ont lieu en ce moment entre les Américains et la Russie. L’enjeu est la question de l’intégration de l’Ukraine dans l’OTAN que ne peuvent accepter les Russes, qui ne veulent pas de cette menace à leur frontière ( les Américains n'avaient pas aimé non plus autrefois  les missiles russes à Cuba!), et demandent aux Américains d'y renoncer. Ceux-ci ne peuvent bien sûr admettre que Poutine leur dicte leurs décisions, car ils soupçonnent de plus la Russie de vouloir agrandir sa zone d’influence dans leur pays voisin. Mais, paradoxalement, c’est exactement ce que les Américains envisageraient de faire, de leur coté, en intégrant Kiev dans leur organisation militaire !

 

Poutine ne veut pas de la participation des Européens dans ces négociations. On peut le comprendre car il sait que de toutes les façons ceux-ci sont complètement  inféodés aux Américains. Au lieu de s’offusquer, l’Europe ferait mieux de réaliser que si elle veut jouer un rôle de médiateur dans ce type de négociations, elle devrait d’abord s’affirmer comme une puissance unie et surtout indépendante de la tutelle politique américaine ! Un certain nombre de pays européens, Allemagne en tête, très dépendants de la Russie pour leur énergie, sont sans doute d'ailleurs  désireux de ne pas trop se brouiller avec leur fournisseur!

 

Malgré leurs problèmes et leur absence d’unité, on aimerait quand même que les leaders de nos grands pays européens se lèvent pour déclarer à nos deux grandes puissances que la sécurité en Europe est avant tout notre problème et qu’il est temps de mettre fin aux agressions, aux prétentions, aux revendications, et aux impérialismes en tous genres, afin d’établir enfin des accords assurant la sécurité sur notre continent ! 


Ces accords permettraient de mettre un terme à l'existence de l'OTAN,  "en mort cérébrale" selon Emmanuel Macron, et dont l'utilité est de plus en plus discutable car il apparait souvent qu'elle crée plus de problèmes qu'elle n'en en a résolu dans le passé, et encore aujourd'hui, et qu'elle n'est plus qu'un moyen d'asservissement que les Américains entendent conserver.