jeudi 6 septembre 2018

La chasse au canard



La canard c’est Donald, pas celui de Walt Disney, mais le résident de la Maison Blanche. La façon dont il est traité aujourd’hui par les Américains nous rappelle ce sketch de Robert Lamoureux, dont les anciens se souviennent, dans lequel un canard pénètre dans la maison et "papa, maman, la bonne et moi", emploient tous les moyens, jusqu’au fusil et aux chasseurs, pour s’en débarrasser, vainement!

Il ne se passe pas un jour sans qu’une nouvelle affaire ne vienne à être révélée pour accabler le Président actuel des Etats Unis, par médias interposés, avec bien sûr l’espoir de s’en débarrasser. Les coups pleuvent de partout: ce sont régulièrement des livres de témoignages sur ses méthodes de travail, des révélations sur sa vie privée et son comportement, les critiques de ses "tweets" quasi quotidiens, des enquêtes judiciaires, et bien sûr le sempiternel complot avec la Russie qui lui aurait soi-disant permis d’être élu !

Les Américains, tout au moins les élites américaines, ont honte d’avoir élu ce Président atypique et voudraient trouver le moyen de le faire destituer. Ses adversaires politiques Démocrates voudraient bien sûr le discréditer en vue des prochaines élections « midterm » de Novembre et celle de 2020, mais son parti Républicain est lui perplexe et se demande s’il va lui permettre de les gagner. 

Tous ces gens là perdent leur temps ! Ils feraient mieux de consacrer leurs efforts à la présentation au peuple d'un projet politique, alternatif et crédible, et à la préparation de bons futurs candidats plutôt que de s’épuiser en vain dans ces basses besognes médiatiques inefficaces! S'il est nuisible pour son pays, ils devraient le prouver et non se limiter à des attaques personnelles!

La personnalité de Donald Trump était bien connue lors de la campagne électorale, et sa vie et ses comportements, désapprouvés aujourd’hui, ne peuvent surprendre personne ! Et dans l’ensemble, il applique strictement le programme qu’il avait proposé aux électeurs, sa vision de l’Amérique n’a pas changé ! Il a donc été élu en toute connaissance de cause, par le peuple Américain.

Ses adversaires, qui se transforment tous aujourd'hui en procureurs, peuvent admettre qu’ils n’ont jusqu’ici mis en évidence aucune charge susceptible de le destituer et ne s’appuient que sur des commentaires, des témoignages sur des propos, des actions ou des comportements qui peuvent être contestés. Seul le Sénat peut décider une destitution et la chose est très compliquée ! Après l’élection de Novembre, il sera d'ailleurs vraisemblablement difficile d’y trouver une majorité des deux tiers pour obtenir cette décision.

D’autre part, même s’il ternit quelque peu l’image de l’Amérique à l’étranger, Donald Trump a par ailleurs un très, très bon bilan sur le plan économique, il fait tout ce qu’il faut pour satisfaire son électorat et sera difficile à battre dans deux ans!

Malgré la multiplication des coups qui lui tombent dessus, des attaques répétées et quotidiennes sur sa personne, des enquêtes judiciaires, et malgré l’agressivité des grands médias, ce Président fait face et assume pleinement son action.  Comme dans le sketch de Robert Lamoureux les Américains pourront sans doute encore longtemps constater que dans la maison (blanche): «  le lundi matin le canard était toujours vivant ! » 



mardi 4 septembre 2018

Changements ministériels

François de Rugy est nommé ministre de l’écologie . Un politique écolo remplace un écolo de la société civile ! Un besogneux remplace une icône ! On aimerait bien connaître la tenue des accords passés entre le nouveau Ministre et le Président, après la démission retentissante du célèbre prédécesseur Nicolas Hulot!

En effet, renoncer à la Présidence du Parlement, poste éminemment prestigieux, bien payé et confortable, avec son bel hôtel particulier de Lassay, et il faut le dire sans grande responsabilité active, pour accepter de prendre une charge accablante de Ministre où l’on est destiné à prendre des coups de tous les côtés, mérite une petite explication. Bien sûr l’intéressé peut toujours dire qu’il se sacrifie pour la cause écologiste qu’il défend depuis longtemps, c’est ce qu’il annoncera sans doute.

François de Rugy était sans doute intéressé par cette fonction, puisqu’il avait tenu à déclarer, en fanfare il y a quelques jours, après le départ de Nicolas Hulot, qu’il n’était candidat à rien, c’était probablement pour attirer l’attention sur lui !

Avec le départ volontaire des ministres Hulot et Flessel, les commentateurs ont déjà repris leurs propos routiniers sur les Ministres issus de la société civile qui ne sont pas fait pour faire partie du gouvernement et ne s’adaptent pas à la vie politique.

Mais il faut bien comprendre qu’il ne s’agit pas d’un problème de compétence car ceux-ci ne dépendent pas de la politique pour vivre, au contraire de leurs collègues politiques qui font carrière et réfléchissent à deux fois avant de donner une démission qui compromettrait celle-ci. Ces collègues sont prêts en effet à avaler toutes les couleuvres pour subsister,  entretenant ainsi un système politique avec toutes ses déviances, ses renoncements et ses inactions !

Le gouvernement va devoir donner quelques os à ronger au nouveau ministre de l’écologie pour qu’il puisse justifier son ambition et son action. Ce ne sera pas facile de lui donner ce qui a été refusé à Hulot! On dit que c’est un pragmatique, tant mieux ! car c’est ce qui a toujours manqué à nos défenseurs de l’environnement qui ont beaucoup d’idées mais présentent aux Français peu de projets concrets et crédibles, préférant rester dans l‘incantation ou l’imprécation.

Vouloir décider par exemple de fermer les centrales nucléaires à une date déterminée sans proposer aux Français un plan précis, et sérieux, de mise en application d’énergies de substitution, est totalement irresponsable, et nos écolos devraient d'ailleurs se demander pourquoi certains grands pays continuent encore aujourd’hui d’investir dans ces centrales : la Chine par exemple et le Japon malgré Fukushima, alors qu'ils ont les moyens pour développer des énergies nouvelles !


Ils devraient aussi admettre que la France toute seule ne va sauver la planète, et concentrer leurs efforts pour convaincre tous les autres pays ! Voilà un beau programme pour le nouveau Ministre car les progrès écologiques en France ne sont possibles qu'en avançant avec eux!

samedi 1 septembre 2018

Macronix, le Gaulois !


 Dans son émission d’hier, Eric Brunet sur RMC, s’indignait de la petite phrase d’Emmanuel Macron prononcée à Copenhague, sur les « Gaulois réfractaires » et prétendait que le vrai réfractaire était en fait notre président incapable de faire les réformes promises lors de sa campagne électorale.

La petite phrase de Macron, qui a naturellement accaparé tous les médias, les commentateurs et hommes politiques, au point d’éclipser tous les autres sujets, avait à notre avis pour but essentiel de détourner l’attention de la démission de Nicolas Hulot qui faisait décidément trop de bruit ! Emmanuel Macron sait en effet que les médias ne hiérarchisent jamais les informations et sont au contraire davantage à l’affût  des petites phrases que des évènements importants !

Les Français dans leur ensemble ne renient pas leur origine gauloise, à part sans doute ceux qui sont issus de l’immigration. Ce n’est donc pas une insulte. Mais avant de les qualifier de réfractaires aux réformes, notre Président devrait s’interroger sur le bien fondé de celles qu’il entreprend, ou qu'il n'entreprend pas,  et sur la justification qu’il leur en donne ! Il devrait s’assurer que ses réformes sont bien comprises et vont réellement améliorer la situation économique de son pays !

Beaucoup de réformes ne sont pas suffisamment motivées et, si elles changent leur vie, nos compatriotes aimeraient bien en comprendre l’utilité. C’est le cas du prélèvement à la source par exemple qui va les concerner tous et dont ils ne comprennent pas l’intérêt économique. Va-t-elle conduire à une réduction des dépenses de l’Etat ? 

On peut en douter puisqu’aucun objectif n’a été fixé et certains fonctionnaires se plaignent déjà des nouvelle contraintes!  Elle va par contre augmenter les charges des entreprises et l’on constate habituellement que quand l’Etat se réorganise, cela se fait toujours avec une augmentation de ses coûts ! En trente ans de réorganisation, décentralisation vers les collectivités ou centralisation type inter-communalités,  notre pays s'est doté en effet de plus d'un million de fonctionnaires supplémentaires !

Macron hésite car il pense sans doute qu'il n'a rien à gagner dans cette réforme risquée, par toutes les erreurs qu'elle peut engendrer et par les réactions négatives des Français en voyant leur feuille de paie de Janvier. D'autant plus que cette réforme apparait comme une bombe à retardement lancée par son prédécesseur, qui en avait intelligemment mis l'application après son départ de l'Elysée!

D’autres réformes ont été annoncées comme devant avoir des résultats sur l’économie dans un délai de deux ans ! Le compteur de l’action gouvernementale a déjà bien tourné et dans huit mois, les Français vont voir quel impact elles auront eu sur leur vie quotidienne !

Et surtout la réduction promise des dépenses publiques, mère de toutes les réformes, n‘a pas commencé, et ces dépenses continueront d’augmenter en 2019 ! Notre Président Gaulois, comme ses prédécesseurs, serait-il également "réfractaire" à cette réforme ? Il est permis de se poser la question !

mardi 28 août 2018

La triste fin du ministre Nicolas Hulot


Ce Ministre vient de démissionner avec fracas, même s’il prétend qu’il a pris sa décision après une longue réflexion. Il a dit n’avoir pas pris la peine d’avertir le Président de la République qui lui avait pourtant fait confiance (François Hollande doit se frotter les mains!)  et dont il était la prise de guerre! 
S'il pensait partir avec panache, c'est raté !

Il s'en est pris aux lobbyistes, qui selon lui font trop de pression sur les décideurs, alors qu'il a été lui-même, toute sa vie et avec efficacité, l'un d'entre eux. N'est-il pas allé par exemple jusqu'à faire signer des engagements par les candidats d'une campagne Présidentielle il y a quelques années?

Cette démission n’est pas une surprise, la surprise est venue quand il a accepté d’être membre du gouvernement, ce qu’il avait auparavant refusé aux Présidents de la République précédents: Chirac, Sarkozy et Hollande ! Les raisons qui avaient amené ces refus étaient toutes aussi bonnes pour donner un refus à Macron !

Comment un écologiste sincère, mais doué d'un égo surdimensionné, radical et pressé, pouvait-il accepter un poste aussi important dès lors qu'il savait que ses ambitions, ses idées, ou ses utopies, allaient être confrontées aux dures réalités de la vie quotidienne et politique ? Tout le monde peut avoir des idées, mais ceux qui réussissent sont ceux qui sont capables de convaincre et de les mettre en application!

Nicolas Hulot n’a pas compris ou admis que l’Ecologie ne peut pas se traiter dans l’urgence, car les bouleversements qu’elle doit entrainer ne sauraient déstabiliser le monde économique et la vie quotidienne des Français. Il devait accepter de travailler dans le long terme.

Mais c’était trop lui demander, car l’icône, la diva, qu’il est devenu a besoin de prouver, ou de se prouver, les résultats rapides de son action ! Un mandat de gouvernement, même de cinq ans, est trop court pour afficher ces résultats. Il aurait pu réfléchir à cela avant d’accepter de devenir ministre de Macron !

Les résultats ne sont d’ailleurs pas négatifs, il pourrait déjà revendiquer des avancées comme par exemple la fin du projet, bonne ou mauvaise sur le plan économique, de l’aéroport Notre Dame des Landes, comme également la réduction du temps d’utilisation des pesticides malgré les réticences européennes, et bien d’autres actions.

Mais c’est le problème de tous nos écolos dont les idées sont partagées par beaucoup de Français, mais applicables dans le long terme. Participer à des projets écolos à long terme ne signifie pas renoncer à ses convictions mais au contraire mettre en œuvre la transition écologique qu’ils appellent de leurs vœux. Tout le monde sait que l’on ne peut pas décider sur un claquement de doigts de fermer les centrales nucléaires du jour au lendemain, sans avoir auparavant développé des énergies propres de substitution, mais on peut travailler inlassablement à cet objectif !


Par leur précipitation et leur acharnement, refusant aveuglément de prendre en compte tous les aspects socio-économiques de cette transition, Nicolas Hulot et ses collègues écolos rendent, sans s’en rendre compte, un très mauvais service à la cause qu’ils prétendent défendre ! Nos écolos, dont les motivations sont bonnes et salutaires pour la société et la planète, ne cherchent en fait qu'à exprimer des idées, mais sont incapables d'agir en face des difficultés, de présenter des projets concrets et crédibles pour faire faire des progrès, mêmes modestes, à notre société! Ils préfèrent rester dans le domaine des incantations!

Nicolas Hulot s'en va. La marche pour la transition écologique continuera à faire des progrès, même lents,...sans lui !

John Mc Cain : un héros Américain



Il vient de nous quitter.  Avec beaucoup de courage il a lutté contre un cancer au cerveau. Malgré une opération spectaculaire qui l’avait un peu défiguré, il a tenu à venir au Sénat jusqu’à la fin de sa vie pour y prendre la parole et intervenir sur les sujets qui le passionnaient.

Après deux campagnes présidentielles et avec ses positions prises violemment contre Donald Trump, ce Républicain modéré, et de qualité, devrait rester  dans l’histoire comme un homme politique important pour son pays, qui avait son franc parler et bénéficiait de beaucoup de sympathie chez les Républicains comme chez les Démocrates.

Mais, curieusement, les Américains ont décidé d’en faire un héros pour sa participation à la guerre du Vietnam où il avait été fait prisonnier pendant 5 ans, et même torturé. On se demande bien pourquoi, car des centaines de milliers de soldats ont jadis subi le même sort sans parvenir au devant de la scène. et on ne peut prétendre s'être beaucoup battu pour son pays quand on est resté en captivité aussi longtemps ! Mais il a su en bon politique mettre en avant son passé pour établir sa notoriété.

Le pays de Superman, Spiderman, Wonder Woman aime les héros. Et il sait les fabriquer si besoin est.  La puissance médiatique est capable de les mettre en valeur à un point tel que personne ne se pose ensuite des questions une fois ce héros créé. C’est le sort de John Mc Cain.

On se demande d’ailleurs pourquoi cet homme qui a tant souffert dans sa chair pendant la guerre du Vietnam, ait pu encourager l’intervention militaire en Irak décidée par Georges W Bush  qui a fait tant de victimes, oubliant ainsi les atrocités et les injustices de tout conflit armé !

Mais cette guerre au Moyen Orient entreprise par les Etats Unis contre l’avis du reste du monde, à l’exception de la Grande Bretagne et de quelques autres inconditionnels comparses qui l'ont regretté par la suite, montre combien ce pays est intellectuellement et unilatéralement conditionné et manipulé par le monde politico médiatique et les lobbies!

En effet, sous leur influence, même des esprits sains et modérés comme John Mc Cain et d’autres, Hillary Clinton par exemple,  en viennent ainsi à oublier leurs principes, leur expérience ou leur humanité pour cautionner de telles aventures criminelles et absurdes et, qui plus est, sur la base d’informations non vérifiées!


mardi 21 août 2018

Qu’est-ce qu’une bonne réforme ?



Les gouvernements qui se succèdent prônent tous, les réformes. La rentrée de Macron va se dérouler dans une nouvelle boulimie. Mais qu’apportent-ces réformes aux Français ? Sont-elles utiles ? Il est toujours très difficile de l’affirmer !

Une réforme peut avoir plusieurs objectifs : améliorer la vie de nos compatriotes sur les plans social, sécuritaire ou financier, rendre l’action de l’administration étatique plus efficace, ou réduire les dépenses publiques et dynamiser l’économie du pays.

Le problème est que lorsqu' une nouvelle réforme est annoncée par nos  Ministres, aucun objectif quantifié n’est jamais fixé, et naturellement aucun bilan ne sera fait ensuite quand elle aura été mise en place et supposée avoir produit ses effets. Les jugements sur l’efficacité des réformes sont donc essentiellement toujours subjectifs, ce qui permet ensuite à leurs auteurs politiques de s’en glorifier, sans avoir à rendre de comptes !

La réforme administrative sur les régions a-t-elle permis à l’Etat de faire des économies ? On ne le saura pas et beaucoup pensent qu’au contraire les coûts ont encore augmenté. Aucun objectif de réduction de coût n’avait d’ailleurs été fixé et un Ministre était même allé jusqu’à prétendre que ce n’était pas le but ! Quel était-il donc ?

Pour la réforme récente de la SNCF, qui a paralysé le pays, aucune explication claire n’a été donnée sur les objectifs poursuivis et naturellement aucun bilan ni maintenant, ni plus tard n’en sera établi ! Avons nous réellement préparé cette société à la concurrence comme annoncé? Qui peut le prétendre aujourd’hui ?

Le prélèvement d'impôt sur le revenu à la source va coûter de l'argent aux entreprises et perturber nombre de gens. L'Etat va-t-il en retirer un profit financier en réduisant son besoin en fonctionnaires? Personne n'en parle, aucun chiffrage n'est établi, les fonctionnaires, eux, se plaignent déjà d'un surcroit de travail et nous avons l'impression que nous nous alignons simplement sur nos voisins sans autre but.! Pourquoi faisons nous cette réforme?

Et même quand on annonce la réduction des dépenses publiques, un objectif facile à fixer et à contrôler, cela fait un bel effet dans les discours et les programmes, mais comme en général on ne la fait pas, il n’y a pas de résultat à constater et les dépenses continuent d'augmenter au fur et à mesure des nouvelles réformes ou "simplifications"!

L'appréciation d'une réforme est donc toujours subjective, on se contente de penser quelles "vont dans le bon sens" ou bien que les voisins l'ont faite alors pourquoi pas nous! Dans l'amateurisme ou l'absence de communication on peut difficilement faire mieux, et l'on est naturellement incapable d'évaluer l'impact sur notre économie, par ailleurs très influencée par la conjoncture internationale!

Emmanuel Macron qui veut mener une politique jeune et novatrice devrait réfléchir à cette situation et comprendre que pour convaincre de l'intérêt de ses réformes les Français, à qui il demande des efforts, il doit leur présenter des objectifs clairs pour ses actions, qui doivent être suivies plus tard  d’un bilan permettant de juger des résultats. Mais c’est peut-être trop demander aux hommes politiques qui préfèrent en général ne pas engager leur avenir, c’est à dire ne pas se mouiller !


Evaluer le bien fondé et l’efficacité des réformes décidées et entreprises par les gouvernements, pourrait être une magnifique mission de notre Cour des Comptes qui pourrait en contrôler objectivement les résultats. Les constatations de celle-ci pourraient alors très intéresser le public et, pour une fois, faire réagir nos responsables politiques!

lundi 20 août 2018

Démocratie et Désinformation.



La démocratie repose sur le suffrage des électeurs qui désignent les meilleurs dirigeants de leur pays capables, à leur avis,  de gérer et de trouver des solutions à leurs problèmes. Elle n’a de sens que si ces électeurs sont proprement et loyalement informés et s’ils sont compétents pour apprécier les programmes qui leurs sont proposés.

Force est de constater que c’est peu souvent le cas et très souvent les électeurs se mordent les doigts pour avoir élu des hommes politiques qui les ont déçus ou trompés en leurs donnant des informations erronées ou en leur faisant des promesses non tenues !

Les Anglais ont choisi le Brexit il y a deux ans en grande partie parce qu'on leur a dit que c'était la seule façon de lutter contre l’immigration. La majorité d'entre eux se rend compte à présent que ce vote ne sera pas efficace et que par contre en quittant la communauté européenne la situation économique de leur pays risque fortement de se dégrader !

Les Américains ont honte d’avoir élu leur Président actuel et ils ne cessent, depuis deux ans, de faire un procès à la Russie qu’ils accusent d’avoir diffusé des « fake news » sur les réseaux sociaux pour manipuler l’élection, et la rendre ce pays responsable de "leur" choix ! Ils oublient bien sûr que leur CIA a  pourtant jadis manipulé des élections  dans certains pays! Mais c'était autrefois!

Il est difficile de prouver si c’est la Russie ou des particuliers Russes qui sont intervenus, mais aujourd’hui, force est de constater que n’importe quelle organisation ou n'importe quel individu peut, en utilisant les réseaux sociaux et en se procurant des fichiers, intervenir dans toutes les campagnes électorales pour influencer un électorat généralement très influençable, en lui diffusant de fausses informations, mais aussi parfois en lui révélant et en insistant sur des informations vraies mais méconnues du public ! Et nous sommes désarmés devant cette possibilité qui a d'ailleurs toujours été largement utilisée en campagne électorale, par les partis politiques!

La désinformation n’est pas une nouveauté, elle a en effet toujours existé dans les mensonges et les promesses des hommes politiques, et les lessivages médiatiques des cerveaux, mais elle prend maintenant une autre dimension avec cet extraordinaire nouvel outil qu'apportent les réseaux sociaux, qui permettent directement et massivement, d'influencer, chez eux, les électeurs.

On ne luttera pas contre les « fake news » ou la désinformation par une loi. Les hommes politiques responsables le savent ! Une information peut d’ailleurs être mauvaise pour certains et bonne pour d’autres, et le mensonge et la manipulation sont toujours difficiles à établir.

La seule lutte possible est la mise en garde des internautes, et des citoyens en général,  sur ce qu’ils lisent sur leurs ordinateurs ou leurs smartphones, en leur démontrant, preuves à l’appui, qu’ils ne peuvent pas « avaler » n’importe quelle information ou n’importe quelle rumeur, et être ainsi manipulés "à l'insu de leur plein gré!"


Mais il faut aussi organiser une véritable concurrence de l’information, seule génératrice de l’esprit critique qui tend actuellement à disparaître, les individus se laissant de plus en plus endoctrinés par les médias et leur pensée unique! C'est un paradoxe moderne de nos systèmes de communication de plus en plus nombreux et sophistiqués, qui au lieu d'ouvrir l'esprit des gens ont plutôt pour effet de le canaliser!