vendredi 18 novembre 2011

Viva Italia

Souhaitons bonne chance au nouveau gouvernement dirigé par Monsieur Monti pour réussir à sortir son pays de la crise, là ou ses prédécesseurs ont piteusement échoué. Les partenaires Européens de l'Italie ont absolument besoin que les comptes de ce pays soient redressés sous peine de voir s'aggraver leur propre situation.

Saluons le courage d'avoir composé une équipe de techniciens, sans aucun responsable politique, une équipe qui va pouvoir travailler sans démagogie, sans penser à la prochaine élection, sans intrigues et rivalités politiciennes.

Une équipe qui sait que l'on ne peut pas dépenser l'argent que l'on n'a pas gagné. Bref une équipe de gens sérieux et fiables qui connaissent parfaitement les problèmes qu'ils vont devoir traiter et ne les découvrent pas en allant le premier jour au bureau.

Naturellement ce gouvernement, qui devra avoir le support du Parlement, va être épié dès le départ par les hommes politiques et les médias dont les critiques vont immédiatement commencer. Gare aux premiers inévitables faux pas, en matière de communication en particulier! Les intéressés le savent mais ils ont accepté cette mission non par goût du pouvoir et de l'argent, mais pour servir leur pays!

Celà nous changera quelque peu de nos hommes et femmes politiques habituels. En particulier de ceux et celles qui se lancent dans des négociations ou décisions importantes, alors qu'ils ne connaissent pas bien leur sujet.

Au point de faire parfois des compromis stupides à l'image, en France cette semaine, d' aspirants au pouvoir déterminés à poursuivre la construction controversée du futur réacteur nucléaire EPR de Flamanville, mais en le privant du carburant indispensable pour le faire fonctionner!!

jeudi 17 novembre 2011

Accords et désaccords*

En vue des législatives de l'an prochain, les hommes et les femmes politiques intriguent, frétillent, s'agitent, s'engueulent, s'insurgent, menacent, parachutent, protestent, puis négocient pour fixer le sort prochain des circonscriptions, surtout celles qui sont acquises d'avance ! Le mercato politique 2012 a commencé!

A droite comme à gauche, la course aux investitures fait rage, et elle assure le bonheur des commentateurs politiques ou chroniqueurs de tous bords.

La gauche a fait très fort cette semaine et elle vient de donner un sérieux coup de main à Nicolas Sarkozy. En effet la négociation surprenante qui vient d'avoir lieu entre le PS et les écolos fera date.

- Quand on voit que ces partis en viennent à renoncer à leur doctrine, sur le nucléaire par exemple, pour négocier des circonscriptions, on se demande avec quelle crédibilité leurs candidats vont se présenter devant les électeurs.

- Quand un partenaire retire unilatéralement d'un accord conclu l'un de ses paragraphes importants qu'il avait stupidement accepté, et seulement quelques heures après la signature, on imagine que cet accord n'ira pas loin.

- Quand des circonscriptions sont attribuées par les Etats Majors, sans concertation démocratique et bien sûr contre l'avis de piliers du parti qui sont directement concernés, on s'interroge sur le soutien que ceux-ci vont apporter aux divers candidats pendant les campagnes électorales à venir.

- Quand enfin les deux candidats désignés de ces partis pour l'élection Présidentielle, font la fine bouche avec cet accord et se démarquent de l'Etat Major de leur parti, on pense que la campagne électorale sera très animée et qu'elle pourrait réserver quelques surprises.

Monsieur de La Pallisse pourrait dire aujourd'hui que Nicolas Sarkozy ne gagnera la prochaine élection Présidentielle, que si ses adversaires la perdent!

Allez-y les gars, continuez, vous êtes sur la bonne voie!
-
PS * Woody, merci pour le titre!

Les Indignés

Le mouvement des "Indignés", inspirés ou non par le livre de Stéphane Hessel, se développe aujourd'hui dans plusieurs grandes villes du monde. Il apparait pour beaucoup, comme une première manifestation d'une vague de grande ampleur qui pourrait s'étendre rapidement, et comme une révolution qui va envahir les esprits.

A son origine, il y a les formidables injustices et dérives actuelles du système capitaliste qui permet à un petit nombre d'individus de s'enrichir considérablement, sans véritable cause, au détriment de tous les peuples.

Il a aussi son origine dans l'incapacité ou le manque de courage des hommes politiques a réformer ou réguler un système dont ils critiquent cependant tous les méfaits, mais qui n'osent pas agir et affronter les grandes puissances financières dont ils sont dépendants pour assurer leur réelection.

C'est le paradoxe de notre démocratie créée à l'origine pour donner au peuple le pouvoir de gouverner et de gérer ses intérêts, car ce pouvoir, une fois attribué à ses représentants, est ensuite confisqué par les puissances d'argent à travers d'élus toujours impuissants, quand ils ne sont pas complices, ou même parfois corrompus.

Face à cette situation, et à la vanité des alternances issues des élections, le peuple n'a véritablement qu'un seul moyen aujourd'hui pour reprendre le pouvoir qui lui est dù: la rue et la révolution!

Malgré leur vision à court terme, les hommes politiques dans le monde devraient réfléchir sérieusement à cette situation et ne pas laisser la marmite bouillir sous peine de voir un jour son couvercle sauter, comme ce fut le cas en France un certain 14 Juillet 1789, quand des hommes et des femmes, eux aussi très indignés, en ont eu assez de l'accumulation, par une petite minorité, de richesses et de privilèges exhorbitants !

jeudi 10 novembre 2011

OFF

La conversation piratée entre Nicolas Sarkozy et Barack Obama à propos de Netanyahou est très révélatrice. "C'est un menteur" dis le premier, "Ne te plains pas, tu n'as pas affaire a lui tous les jours!" répond le second. Elle confirme parfaitement tout ce que nous avons écrit depuis deux ans dans cette tribune.

Israel mérite certainement un meilleur leader, qui pourrait défendre ses intérêts avec plus de diplomatie, plus de finesse, et certainement moins d'arrogance. Un leader qui aurait en plus une vision de l'avenir et ne conduirait pas son peuple dans le mur par son intransigeance et son aveuglement.

Les propos "off" du Président Américain confirment de manière éclatante le poids omniprésent d'Israel sur la politique de son propre pays. La première puissance économique et militaire au monde n'est pas capable d'imposer quoi que ce soit à ce petit pays, mais au contraire se soumet à ses diktats.

Ceci n'est guère glorieux pour les Etats Unis qui ont pourtant beaucoup d'autres charias à fouetter! On pourrait à la rigueur être admiratif pour Israel qui parvient avec succès, grâce à ses lobbies, à faire perdurer et même développer une telle influence sur la politique Américaine au Moyen Orient.

Malheureusement l'instabilité et les guerres au Moyen Orient perdureront aussi tant qu'une telle influence sera maintenue. Souhaitons qu'Israel et les Etats Unis remodèlent un jour leur alliance dans l'intérêt de la paix dans cette région et donc dans le monde en général. Mais ne rêvons pas! Seul un cataclysme pourrait les y amener.

lundi 7 novembre 2011

Les cigales et les fourmis

Après avoir écouté les nouvelles mesures du plan de rigueur annoncé par Francois Fillon, on ne peut qu’être déçu tant ce plan parait injuste et insuffisant. Il est basé principalement sur l’augmentation de la TVA c'est-à-dire qu’il va frapper tout le monde et par conséquent les gens modestes plus que les autres.

Annoncer pour 2012 une réduction du déficit de 7 Mrds parait dérisoire au regard de notre dette qui dépasse les 1600 Mrds. Par ailleurs, en période de stagnation, tenter de rétablir les équilibres financiers en augmentant les recettes est stupide car cela entraine un fardeau pour l'économie! La seule logique acceptable est la réduction des dépenses publiques. Cette réduction est très faible dans ce plan, ce qui est quand même un comble pour le pays qui a en Europe le taux de dépenses publiques le plus élevé.

Evidemment pas d’impôt nouveau pour les Français les plus favorisés, impôt qui aurait pu symboliquement faire accepter plus facilement les autres mesures. Il faudra sans doute attendre maintenant le prochain plan d’austérité probablement en début d’année prochaine. On en vient presque à espérer que les marchés, ou les agences de notation, continuent de nous harceler pour que nos hommes politiques comprennent enfin la gravité de la situation dans laquelle ils ont mis notre pays et décident de prendre des mesures sérieuses!

Bien sûr il est prévu aussi dans ce plan, des mesures pour 2013 ou 2017, comme ci ce gouvernement pensait sérieusement conserver le pouvoir après la prochaine élection présidentielle. On peut à la rigueur admettre le manque de courage et l’incompétence de ces messieurs, mais plus difficilement qu’ils se paient notre tête aussi ouvertement !

Mais en dehors de leurs hommes politiques, les Français sont eux-mêmes tous très responsables de la situation actuelle. Pendant que nos partenaires Européens comme l’Allemagne ou les pays du Nord de l’Europe, en meilleure situation que nous aujourd’hui, faisaient des réformes difficiles dans les années 90, que faisait la France ?

Afin de pouvoir continuer à vivre au dessus de ses moyens, elle conspuait et virait le gouvernement Juppé qui tentait tout simplement de faire la même chose pour réformer nos retraites et réduire nos dépenses publiques.

Nicolas, tu peux bien dénoncer aujourd’hui l’inaction de ton prédécesseur pour lui faire porter le chapeau, mais on ne t’avait pas beaucoup vu aux avants postes à l’époque pour défendre, sur le terrain, les réformes que ton Ministre des Affaires Etrangères actuel voulait introduire !

Jean de La Fontaine, tu ne nous aura donc rien appris avec tes fables ! Eh bien nous allons danser maintenant !

jeudi 3 novembre 2011

Sortie de l'Euro

Les Grecs ont maintenant leur destin en mains, les dirigeants Européens leur ayant clairement signifié que, de leur point de vue, la seule vraie question du référendum est le maintien ou non de leur pays dans la zone Euro.

Ce referendum pourrait bien sûr être annulé demain par le Parlement si le gouvernement grec était mis en minorité. Dans ce cas des élections anticipées devraient avoir lieu et on peut penser que les effets seraient encore pire pour la communauté Européenne compte tenu des délais supplémentaires entrainés.

On peut regretter la légèreté de nos dirigeants qui n'ont pas vu venir la décision de Papandréou et n'ont pas exigé de lui des garanties. Ils savaient pourtant bien que le Premier ministre Grec était en effet un homme seul à la tête d'un gouvernement qui jouissait d'une majorité étriquée au Parlement, majorité mise a mal depuis 18 mois de plans d'austérité et qui pouvait à tous moments se disloquer. Sa décision surprise, même inadmissible dans sa forme, aurait quand même pu être subodorée!

Il reste que dans un tel referendum, la plupart des électeurs ne comprendront pas vraiment l'enjeu et feront simplement un vote politique pour ou contre le gouvernement, ce qui conduit à craindre le pire.

Le pire pour l'Europe et la Grèce est le rejet du plan. L'Europe parce qu'elle a beaucoup investit dans ce pays et risque de perdre définitivement toutes ses créances, ainsi qu'une partie de son rêve communautaire, sans compter la contagion possible vers d'autres membres.

La Grèce pour qui la sortie de l'Euro entraînerait une énorme récession et un appauvrissement généralisé dans le pays. La Drachme réinstaurée comme monnaie officielle, serait alors très rapidement fortement dévaluée.

Cette monnaie devrait aussi cohabiter inévitablement avec l'Euro qui perdurerait semi clandestinement dans le pays, à l'image du dollar dans certains pays avec tous les trafics que l'on connait.

Espèrons que dans leur malheur, nos amis Grecs sauront prendre la bonne décision.

mardi 1 novembre 2011

Planche pourrie

Peut-on imaginer plus planche pourrie que ce monsieur Papandréou, premier ministre de la Grèce, qui vient de se distinguer en trahissant ses partenaires Européens qui venaient de faire de très gros efforts pour sauver son pays de la faillite?

En décidant de soumettre à un référendum un plan difficilement élaboré qui conduit notamment nos banques Européennes à renoncer à une grande partie de leurs créances en Grèce afin de secourir ce pays en grande difficulté et sauver l'Euro qu'il a mis en péril par sa gestion catastrophique, ce politicien vient de porter un très grand coup à nos économies. Les Européens étaient pourtant redevenus crédibles avec ce plan, et étaient parvenus à rassurer des marchés, qui vont maintenant à nouveau s'affoler.

Demander l'avis des Grecs qui ont déjà subi plusieurs plans d'austérité successifs, n'est pas en soit criticable. Mais pourquoi donc ne pas l'avoir demandé plus tôt? Pourquoi ne pas avoir prévenu les gouvernements des pays de l'euro lors des récentes et difficiles négociations?

Beaucoup d'observateurs pensent en plus qu'il s'agit d'un coup politique de Papandréou pour porter ce plan à son crédit et tenter ainsi de faire remporter par le Pazok, son parti politique, de prochaines élections anticipées devenues inévitables. Si celà est vrai, c'est le degré zéro de la politique et Papandréou est bien fidèle à la réputation de ses ancêtres et de quelques autres politiciens Grecs! (notre blog du 16 Juin)

Le risque de rejet du plan de sauvetage par les Grecs est très grand. Ce plan est pourtant vital pour eux, mais trop d'injustices et d'inégalités se sont accumulées dans ce pays très mal géré. Acculée par les marchés, l'Europe ne peut plus maintenant tergiverser et elle n'a plus le droit à l'erreur.

Souhaitons que les gouvernements Européens sauront mettre les citoyens Grecs devant leurs responsabilités, en leur disant en particulier clairement qu'en cas de rejet du plan de sauvetage lors du referendum, leur pays serait alors condamné à quitter la zone Euro! Les conséquences seraient alors une bérézina pour l'économie Hellène.

Toute l'économie Européenne et même l'économie mondiale vont être maintenant suspendues à la décision d'un petit pays. Après avoir subi le cas récent de la Slovaquie, l'Europe doit faire sa mutation pour enfin cesser de donner de tels pouvoirs de nuisance aux plus petits de ses membres!